« Je suis né en mai 68 mais je n’ai pas eu la force de jeter mes premières couches sur les policiers. Depuis toujours, ce mois historique m’a collé à la peau me nimbant d’une auréole révolutionnaire …» c’est ainsi que s’est un jour présenté au public Christophe Girard que Tunisie Direct a pu interviewer lors d’une séance de dédicace à Lyon. Natif de la Capitale des Gaules, Christophe Girard est l’un des dessinateurs de bandes-dessinées les plus talentueux de sa génération. C’est un artiste passionné, cultivé, spontané et drôle qui s’est vu interdire de fouler le sol de la presque totalité des pays arabes. La raison à cela : sa biographie intitulée « MBS l’enfant terrible d’Arabie Saoudite ». Plébiscitée par le New York Times, cette bande dessinée dresse un portrait peu flatteur de celui qui occupait la 14ème place dans l’ordre de succession au trône du royaume wahhabite. « Vous voyez Game of thrones? C’est un peu ça » déclare-t-il. Les droits d’une autre de ses bandes-dessinées intitulée « L’or d’El Oauafi » ont été acquis par Djamel Debbouze.






Un immense amour pour le 9ème art
Christophe Girard est un artiste talentueux dont le coup de crayon est connu de tous. Il a 20 années d’expérience dans le métier et sa renommée est telle que des journalistes d’investigation l’approchent volontiers pour lui proposer d’adopter la vie riche et tumultueuse de tel ou tel personnage. Ses œuvres se vendent comme des petits pains : « La dernière nuit de Mussolini », « L’affaire Zola », « Le matin de Sarajevo »…l’homme, artiste engagé qui a longtemps fréquenté les milieux d’extrême gauche effectue de minutieuses recherches avant de se lancer dans un projet. « Je vois volontiers mon travail comme un acte citoyen, je me dois donc d’être le plus juste possible» avance-t-il. Il a ainsi abordé les thèmes des camps de la mort en Roumanie, des massacres des Kurdes après la première guerre du Golfe, la guerre en Croatie, en Bosnie…
Lorsqu’on lui demande si il sent menacé par l’intelligence artificielle, il répond avec le sourire : « Non, pas le moins du monde. Ce sont des bandes dessinées consacrées aux elfes, aux orques et tous ces trucs qui devraient s’en inquiéter. Mon travail à moi se rapproche volontiers du reportage et de fait ne cessera jamais d’attirer celles et ceux qui se passionnent pour le sujet »…
Sa prochaine bande dessinée qui paraitra dans un mois est consacrée aux redoutables triades Chinoises. Conjointement réalisée avec un journaliste qui y a consacré un reportage pour la chaine franco-allemande ARTE, cette création de 9ème art s’annonce passionnante à souhait.
« Qui est le chef de cette redoutable mafia ?» lui demandais-je
« Xi Jinping, tout naturellement !». Tout un programme !

