Ça recommence : un accord entre le Hamas et Israël est sur le point d’être conclu. Les Palestiniens l’auraient déjà accepté et les Israéliens attendent que quelques détails soient réglés à Doha où les négociations ont repris ce mardi.
Joe Biden, qui tient absolument à terminer sa présidence par un accord pour damer le pion à son successeur, affirme que « l’accord que nous avons préparé libérerait les otages, mettrait fin aux combats, assurerait la sécurité d’Israël et nous permettrait d’augmenter considérablement l’aide humanitaire aux Palestiniens qui ont terriblement souffert dans cette guerre que le Hamas a déclenchée ». Donald Trump, toujours énigmatique, pense que les parties sont « très proches » d’un accord mais avertit de « graves conséquences » en cas d’échec des négociations (…) Cela doit se produire. S’ils ne le font pas, il y aura beaucoup de problèmes, comme ils n’en ont jamais vu auparavant ». Le déclenchement d’un « enfer »…
Le conseiller américain à la Sécurité nationale, Jake Sullivan, se demande ce que cela veut dire « parce que si vous êtes un membre du Hamas à Gaza, je crois qu’il est juste de dire que vous avez vu l’enfer s’abattre sur vous depuis [15] mois ». Il estime l’accords proche « mais être très proche signifie quand même que nous sommes loin, car, tant que nous n’avons pas franchi la ligne d’arrivée, nous n’y sommes pas. »
Une nouvelle fois, il faut faire preuve de prudence. Il y a quelques jours, le ministre de la Défense israélien Israel Katz a ordonné à l’armée de lui présenter un plan « en vue de la défaite complète du Hamas à Gaza. » Et l’accord devra être soumis au cabinet de Netanyahou pour approbation. Pas gagné.
Le ministre des Finances d’extrême droite, Bezalel Smotrich, a déclaré lundi que son parti, le Parti sioniste religieux, « ne fera pas partie » de l’accord de cessez-le-feu sur les otages, qu’il qualifie de « catastrophe pour la sécurité israélienne ». « Il est plus que jamais temps de continuer, de toutes nos forces, à occuper et nettoyer la bande de Gaza dans son ensemble, reprendre enfin le contrôle de l’aide humanitaire laissé aux mains du Hamas et ouvrir les portes de l’enfer sur Gaza jusqu’à la reddition pleine et entière du Hamas et la libération de l’ensemble des otages, se justifie-t-il. » Netanyahou penserait aussi que la probabilité est forte que Itamar Ben-Gvir, son ministre de la Sécurité nationale, quitte lui aussi le gouvernement en cas d’accord sur les otages. De plus, La chaîne publique Kan a rapporté lundi que dix députés de la coalition avaient signé une lettre exprimant leur opposition à un accord de libération des otages contre un cessez-le-feu. Sept appartiennent au Likoud.
Dans la bande de Gaza, les Palestiniens espèrent et attendent de voir : « Nous entendons dire qu’il y a des négociations tous les jours, mais nous ne voyons rien », a confié à Associated Press Mazen Hammad, qui vit à Khan Younès, dans le sud du pays. « Quand nous le verrons sur le terrain, alors nous penserons qu’il y a une trêve. »
Ce matin, la Défense civile à Gaza a rapporté la mort d’au moins 18 personnes parmi lesquelles plusieurs enfants, dans des frappes aériennes et bombardements nocturnes israéliens.