Ambiance électrique à Blida, forte tension à la fin des prolongations, les joueurs en venaient presque aux mains et l’on entrevoyait la séance de tirs au but. Dans quel état allaient être les tireurs fatigués, victimes de crampes pour certains ? Un peu plus tôt, on avait assisté à de l’inédit lors de Sénégal-Egypte : les quatre premiers penalties ratés, dont celui de Mohamed Salah et la victoire finale des lions de la Teranga donnée sans trembler par Sadio Mané. On s’y voyait déjà quand Ahmed Touba parvenait à vaincre l’infranchissable André Onana qui avait tout arrêté. Le stade exultait, le staff laissait éclater sa joie : l’Algérie était au Qatar. Plus rien ne pouvait arriver à ces fennecs qui avaient dominé la rencontre et raté quelques belles occasions.
Quelques instants plus tard, à dix secondes du coup de sifflet libérateur, l’impossible arrivait, la joie changeait de camp : une erreur de défense remettait en jeu Toko Ekambi qui poussait le ballon dans les cages de Rais Mbholi . La stupeur, l’effondrement. Djamel Belmadi tombait à genoux, en pleurs, la tête dans les mains, prostré, inconsolable. Abattus les fennecs ne savaient plus où ils étaient et l’arbitre sifflait la fin du match. Les Camerounais étaient à la fête, les Algériens à leur désespoir. Images terribles, incroyables. Emotion à son comble à un niveau rarement vécu dans un match de foot. Près de quatre ans de travail de Belmadi, l’ancien capitaine de la sélection, balayés en un instant malheureux à l’encontre du sens du match. Une nouvelle déception après la CAN qui le pousse à s’interroger sur son avenir. L’arbitrage est mis en cause par le staff algérien et la presse mais il n’est pas la cause de la défaite jugée « amère et injuste » des joueurs « héroïques ». Il y avait vraiment main lors du but de Slimani à la 98e minute. La faute à un manque d’efficacité, à des erreurs individuelles. Comme on aime à la répéter : un match n’est jamais fini avant le coup de sifflet final. La beauté, la dramaturgie du foot…