Ç’aurait aurait été sans doute amusant si ce n’était pas aussi tragique.
L’Assemblée des représentants du peuple(ARP), cœur de notre système politique, est sans cesse mis délibérément à l’arrêt. Hier encore, mardi 4 janvier, en lieu et place de la plénière prévue et devant être consacrée à la révision du règlement intérieur de l’ARP, on a eu droit à l’habituelle foire d’empoigne.
Altercations, chamaillis, disputes…,et, à la clé, la perturbation des travaux de l’Assemblée. Résumé des épisodes précédents: le Bloc Démocratique qui organise un sit-in dans le siège depuis deux semaines pour dénoncer les actes de violence dont a été victime l’un de ses membres , demande la publication d’un communiqué condamnant le député présumé coupable de cette violence et qui appartient au Bloc Al Karama. Rejetant ces accusations, Al Karama exige, de son côté, en cas de publication du communiqué demandé par Le bloc démocratique qu’il y soit mentionnée la violence dont il fait l’objet.
Répondant aux uns et aux autres, la présidence de l’ARP, et tout en rappelant qu’elle avait déjà formellement et publiquement dénoncé le recours à la violence, propose de reporter le réexamen de cette question à la fin de la révision du règlement intérieur de l’Assemblée et de l’examen des autres questions urgentes inscrites à l’ordre du jour de la plénière, et dont notamment des projets de prêts étrangers. Ne l’entendant pas de cette oreille, le bloc démocratique rejette, après l’avoir accepté un temps, cette proposition et s’en va perturber les travaux de l’Assemblée en bloquant l’accès des députés à l’hémicycle.
Sur ces entrefaites, intervient le Bloc Destourien libre de l’inévitable Abir Moussi pour jeter de l’huile sur le feu en appelant à la condamnation du président d’Al Karama, qui n’aurait pas respecté les protocoles de prévention de la Covid-19, lors de son retour d’un voyage à l’étranger. Et ainsi va la vie de notre Parlement entre perturbations et blocages. Un Parlement devenu l’otage de quelques députés que le peuple tunisien a choisis pour servir son intérêt supérieur. Au lieu de cela, c’est leurs propres intérêts qu’ils servent. Car personne n’est dupe de qui se cache derrière ces agissements irresponsables.
Il y a d’abord, et toujours, le froid et triste calcul pour rester au devant de la scène politique. N’ayant rien d’important à proposer, ils redoublent de férocité et se cassent le troufignon pour ne rien faire justement, et empêcher les autres de faire le devoir pour lequel ils ont été élus, c’est à dire LÉGIFÉRER. Hélas cette politique du degré zéro qui rappelle les vielles pratiques de l’Agit- prop des années 70 dans les universités, semblent plaire aux médias qui recherchent ce genre de marchandises pour capter l’attention de leur public. Il y a ensuite, pour certains députés et groupes de députés la crainte de l’adoption du Règlement intérieur qui mettra fin à leurs excès et dérives, et les prive ainsi de leur attractivité médiatique.
Que fait-on alors? On perturbe, on bloque, on empêche les autres de travailler. En attendant, c’est le pauvre peuple qui trinque, qui sent sa confiance trahie en voyant ses intérêts suspendus par les mesquineries de quelques députés aux intérêts bien compris.
Il est temps d’arrêter ce cirque!