Français, si vous n’avez pas encore trouvé votre destination de vacances, venez dans la bande de Gaza. Nos villages de tentes au bord de la Méditerranée vous accueilleront sous le soleil en toute sécurité et vous bénéficierez d’une nourriture abondante, plus de calories qu’il ne vous en faut… Bien sûr, c’est une fable, mais pas plus irréaliste, incroyable que tout le discours tenu jeudi soir par Benjamin Netannyahou interviewé sur LCI par Darius Rochebin.
« Je ne veux pas tuer des Palestiniens, je veux tuer des terroristes (…) Nous allons devoir vivre ensemble. Je ne veux pas faire partir les Palestiniens. Ils ne peuvent pas nous faire partir. Nous devons négocier la paix ». Parfait, mais toutes les réponses, tous les arguments du Premier ministre démentent ce pacifisme. Il ne connaît que la force, mais, pour lui, il ne fait que lutter contre les méchants pour qui la mort d’un civil est une « stratégie » et non une « tragédie »…
Durant les trente minutes d’entretien, Benjamin Netanyahou s’est efforcé de faire un parallèle entre son pays et l’Ukraine, a tenté de les mettre sur le même pied. L’un protège l’Europe contre la Russie menaçante, l’autre la défend contre le terrorisme du Hamas et du Hezbollah qui la détruirait, contre l’Iran qui s’attaquera à l’Europe. Et, pour appuyer son propos, il a multiplié les références historiques -déplacées voire stupides. « Gaza, c’est l’équivalent du débarquement en Normandie en termes de pertes. » Il a rappelé le Bataclan, l’assassinat de Samuel Paty, s’est comparé à de Gaulle et Churchill…
Affirmant que « nous ne sommes pas la Belgique au Congo », il a démenti que les colonies en Cisjordanie soient « illégales ». « Nous ne sommes pas des colons ». Ne reculant devant rien, il a assuré, en français : « « Notre victoire – c’est votre victoire, notre victoire c’est la victoire d’Israël contre l’antisémitisme, c’est la victoire de la civilisation judéo-chrétienne contre la barbarie. C’est la victoire de la France ». Où est la volonté de paix ?
Pendant la diffusion de l’entretien, jusqu’à 2500 personnes ont manifesté devant les locaux de TFI aux cris de « Israël assassin », « Gaza, Gaza, Paris est avec toi ».
Darius Rochebin n’a pas été tendre, conciliant avec le Premier ministre de l’Etat hébreu, mais la question se pose de savoir s’il fallait lui donner la parole, le laisser se présenter comme un rempart contre le terrorisme… La gauche française répond non et les manifestants seront encore nombreux ce vendredi soir à Paris.