A Jerusalem, Benjamin Netanyahou compte sur Joe Biden, « un ami depuis plusieurs décennies ». A quelques kilomètres, à Ramallah, Mahmoud Abbas nourrit lui aussi beaucoup d’espoir et mise sur la nouvelle administration américaine pour relancer des négociations qui satisferaient les aspirations palestiniennes « à la liberté et à l’ indépendance ».
Devant les sénateurs qui l’ont confirmé au poste de secrétaire d’État, Antony Blinken a rappelé que l’engagement des Etats-Unis en faveur de la sécurité d’Israël était « sacro saint », a affirmé le maintien de l’ambassade américaine à Jerusalem et l’appui aux accords d’Abraham – le rétablissement de relations entre l’État hébreu, Bahreïn, le Soudan, les Émirats arabes unis et la Maroc . Mais il a assuré que, pour le nouveau président, « la solution à deux États était la seule viable, le seul moyen d’aller de l’avant ». Il a toutefois reconnu qu’une telle solution n’était pas « réaliste » à « court terme », appelant dans l’immédiat Israéliens et Palestiniens à « éviter des mesures unilatérales qui rendent cela encore plus complexe ». Il a aussi annoncé la reprise du financement de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient (UNRWA), réduit de 360 millions de dollars sous le mandat de Donald Trump,
La reprise de négociations n’est donc pas pour demain d’autant que tout est suspendu aux résultats des élections israéliennes et palestiniennes prévues dans les prochains mois. Les Israéliens retournent aux urnes le 23 mars, la quatrième fois en deux ans. le Likoud de Bibi est en tête selon les derniers sondages mais la coalition qu’il pourrait former perd du terrain. Côté palestinien, le Fatah et le Hamas sont d’accord pour organiser en Cisjordanie et à Gaza des législatives le 22 mai, une présidentielle le 31 juillet puis l’élection du conseil national palestinien le 31 août. L’Onu est prête à appuyer leur organisation, selon son nouvel envoyé au Moyen Orient, le Norvégien Tor Wennesland qui, par ailleurs, rappelle que « les colonies sont illégales et constituent un obstacle majeur à la paix ». L’Union européenne appelle aussi Israël à faciliter la tenue de ces élections. Une étude datant de septembre dernier donnait le chef du Hamas, Ismaël Haniyeh, favori devant Mahmoud Abbas en cas d’élections. Malgré son âge, 85 ans, et son état de santé, Abou Mazen sera le candidat du Fatah, a déclaré la semaine dernière le Premier ministre de l’Autorité palestinienne, Mohammad Shtayyeh. Par contre, Mohammad Dahlan, ancien chef de la sécurité de Gaza, considéré comme son rival, n’aurait pas le doit de se présenter car son casier judiciaire n’est pas vierge.