La nouvelle est excellente et suscite un grand espoir que « l’ouragan de famine » redouté par l’ONU soit enfin évité. A condition que l’accord soit appliqué. Les deux camps se méfient et l’Ukraine a prévenu qu’elle n’hésiterait pas à riposter au moindre écart russe. Les céréaliers ukrainiens disaient, ce jour, qu’ils n’ont aucune confiance dans la parole russe et l’on peut se demander pourquoi la Russie a fini par céder, à permettre des exportations qu’elle bloquait en accusant l’Ukraine et l’Occident.
Pour tenir la parole faite le 3 juin dernier au Sénégalais Macky Sall venu implorer Poutine le 3 juin à Sotchi ? Depuis Poutine a bombardé des terminaux céréaliers et des champs sans se soucier de l’Afrique et de ses besoins urgents.
Est-ce un signe des difficultés « colossales » avouées par le maître du Kremlin ? Pour céder, la Russie a exigé, et obtenu, que les sanctions occidentales ne s’appliqueraient pas, ni directement ni indirectement, à ses propres exportations de produits agricoles et d’engrais. Indirectement est le mot important car il se rapporte aux moyens de paiement et d’assurance qui freinaient ces exportations russes. D’autre part, si Poutine n’est pas isolé, il ne peut se permettre de perdre des soutiens ce qui risquait d’arriver dans les semaines ou mois qui viennent s’il restait aussi inflexible. Accuser sans cesse l’Occident, cela marchait de moins en moins. Peut-être que la Chine qui achetait beaucoup de blé à l’Ukraine a, peut-être bien « aidé » Poutine à prendre la bonne décision.
Un nouvel espoir, mais rien n’est encore fait. La défiance demeure. Tout peut arriver durant la dizaine de jours nécessaires, selon les experts, pour dégager des couloirs sûrs.
A noter que les 25 millions de céréales bloqués en Ukraine représentent environ 1% de la consommation mondiale.