Historique ou insignifiant ? L’accord, après une nuit de tractations ne mentionne pas la sortie des énergies fossiles, mais leur réduction « d’une manière juste, ordonnée et équitable, en accélérant l’action dans cette décennie cruciale, afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050 conformément aux préconisations scientifiques ».
Les quelque 200 signataires sont partagés entre la satisfaction et la déception. Inespéré, un grand pas en avant pour les uns, trop peu, rien d’obligatoire, un scandale selon des activistes écologistes.
Le patron de la COP, Sultan al-Jaber, qui ne croit pas que la sortie des énergies fossiles permettra de tenir les objectifs de la COP21 de Paris d’une augmentation limitée à 1,5°, voit un accord « sérieux et pragmatique », un « plan guidé par la science ».
Les écologistes déçus se fondent également sur la science pour dire que cette COP n’est qu’une mascarade et freinera la transition. Ils rappellent que pour Global Carbon Project, il est « inévitable » que le seuil de 1,5° sera dépassé et peut-être même dans sept ans. Aucun chiffre, aucune date pour cette réduction qui sera loin de celle qui est nécessaire.
Un point positif : l’adoption du « Fonds perte et dommages climatiques des pays vulnérables ». Cependant, on est loin des 200 milliards qu’il faudrait pour aider ces pays.
C’est aux pays développés, demandeurs de la sortie des énergies fossiles, d’aider davantage avec plus d’efficience. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres réclame « justice et efficacité ». Hamza Hamouchene, chercheur et militant algérien, estime dans une tribune du media Reporterre que la transition énergétique se traduit par un ”colonialisme vert” . Le Maghreb et le Sahara pourraient, écrit-il, fournir de l’électricité à l’Europe, alors que les populations manquent d’énergie.
A noter aussi que les forages et recherches se multiplient :+ 25% pour les réserves de pétrole, presque autant pour le gaz naturel. Au moins 50 ans de consommation au rythme actuel. Les pays en développement ne vont pas abandonner leurs ressources facilement… Et l’accord de Dubaï mentionne les progrès technologiques à venir dont la captation de carbone…
Historique ou insignifiant ? Tout dépendra du chemin que vont prendre les signataires. Antonio Guterres les sermonne : “le monde ne peut se permettre des retards, de l’indécision, des demi-mesures ”.