La Russie progresse en Ukraine après des moments difficiles. Poutine a imposé une économie de guerre et relancé la production d’armes et de matériels au détriment des besoins de la population. Ses soldats ont tenu grâce à l’aide de la Corée du Nord, de l’Iran et aussi de la Chine qui fournit massivement des machines-outils et de la microélectronique.
Le président russe était mardi et mercredi à Pyongyang pour remercier Kim Jong-un et conforter leur partenariat « défensif » car, évidemment, leurs pays sont victimes d’attaques délibérées de l’Occident. Et c’est bien pour dénoncer cette agression aux yeux du monde entier que le dictateur moscovite a fait aussi étape ce jeudi au Vietnam.
Les mots prononcés à Hanoï ne sont pas nouveaux, mais soulignent l’objectif partagé par Pékin. Ils s’adressent en particulier au « Sud global » que ce nouvel axe cherche à convaincre. Ils sont clairs et nets : « Nous avons fait part de l’intérêt mutuel pour la création d’une architecture de sécurité fiable et adéquate en Asie-Pacifique qui reposerait sur les principes du non-recours à la force, du règlement pacifique des différends et où il n’y aura pas de place pour des blocs politico-militaires clos ». Le Vietnam n’a pas choisi entre Washington et Pékin…
Ces sorties de Poutine hors de sa Russie se situent donc dans le cadre de cette bataille pour un nouvel ordre mondial qui se substituerait à l’actuel inspiré, selon Moscou et Pékin, par Washington et l’occident dominateur et colonisateur. « Ils font tout pour empêcher la formation d’un ordre mondial véritablement multipolaire et juste », avait affirmé Serguei Lavrov en septembre dernier devant l’Assemblée générale de l’Onu. Il avait accusé les États-Unis et le « collectif occidental qui leur est subordonné » de mépriser le reste du monde, de multiplier les promesses et de contracter des obligations contraignantes pour s’y soustraire ensuite et de générer des conflits qui entravent la réalisation d’objectifs communs.
Même si l’ordre international actuel doit être revu et rendu plus égalitaire, la réalité décrite par Moscou n’est pas … réelle : la Russie est bien l’agresseur en Ukraine et l’Otan ne l’a jamais menacée ; en Afrique, sous couvert d’aide aux autocrates, elle s’empare des richesses minières. Et Poutine prouve tous les jours qu’il ne respecte ni les droits de l’homme, ni la vie humaine. Combien d’opposants arrêtés, combien d’obus nord-coréens, trop vieux et de mauvaise qualité, ont explosé au visage des artificiers russes ?