Elle est « très, très surprise » Inger Stojberg de se retrouver chez elle, bracelets électroniques aux chevilles : elle vient d’être condamnée, sans possibilité d’appel, à deux mois de prison ferme par la cour spéciale de justice. Une procédure rarissime, le troisième jugement dans l’histoire du royaume. Son crime ? Elle a séparé 23 couples de demandeurs d’asile car la femme était mineure et qu’elle entendait défendre le droit des jeunes filles mariées de force, mais aucun dossier n’a été étudié… Ministre de l’Intégration de 2015 à 2019, elle est fière d’avoir fait voter plus de 110 amendements pour diminuer le droit des étrangers. Elle a , par exemple, confisqué les biens des migrants qui possédaient plus de 1300 euros afin qu’ils financent leur prise en charge par l’Etat ou acheter des pages dans les journaux libanais pour avertir de la division par deux des allocations, supprimées d’ailleurs en cas d’infraction. Inger Stojberg est fière d’avoir toujours protéger « les valeurs danoises ».
La toujours députée qui reste très populaire a des héritiers aussi déterminés qu’elle : la Première ministre Mette Frederiksen, sociale-démocrate soutenues par les populistes, a pour objectif « zéro demandeur d’asile » et son ministre de la Justice, Nick Haekkerup, vient de trouver un moyen de se débarrasser des étrangers délinquants : lundi, il a signé avec son homologue du Kosovo une déclaration d’intention originale : l’envoi de 300 détenus étrangers expulsables en fin de peine contre 15 millions d’euros par an. Copenhague quun taux de remplissage de ses prières de 100% et manque de gardiens alors que Priština dispose de 7 à 800 places vacantes. Les deux ministres ont visité mardi la prison de Gjilan, à 50 km de Pristina qui devrait accueillir les refoulés du Danemark à partir de 2023 pour une durée de cinq ans renouvelable.
« Il s’agit d’un accord novateur qui permettra de créer concrètement de l’espace dans nos prisons et d’alléger la pression sur nos agents pénitentiaires », s’est félicité Nick Haekkerup qui n’a pas caché son véritable but qui est d’envoyer « un signal clair aux ressortissants de pays tiers condamnés à l’expulsion : votre avenir n’est pas au Danemark, et vous ne devez donc pas y purger votre peine ». L’accord doit être ratifié par les deux parlements. Et la question de l’expulsion en fin de peine se pose pour le Kosovo…
Ce deal n’est pas tout à fait un première : les Pays-Bas ont loué des prions à la Norvège et à la Belgique.
****D’après l’institut statistique national, 11 % des 5,8 millions d’habitants du Danemark sont étrangers, dont 58 % de citoyens d’un pays classé « non-occidental ».