Sur une place Vauban très clairsemée, des cris fusaient : « on va gagner, Marine présidente ». A quelques kilomètres de là, à Saint Denis, les mêmes cris, mais un nom diffèrent : “Attal président”. Finalement, les Français ont eu droit à deux meetings électoraux et à un troisième, celui des insoumis et des Verts qui est passé presque inaperçu.
Pas de surprise, côté Rassemblement national. Marine Le Pen a mis les points sur les « i » et montré qu’elle était la seule patronne du parti. En l’appelant simplement par son prénom, elle a montré que « Jordan », relégué au rang de chauffeur de salle, ne pouvait la remplacer dans la course à l’Elysée. Elle n’a parlé que d’elle en s’élevant contre « une décision politique » prise pour « l’éliminer », une décision qui “ a foulé au pied mon peuple, mon pays, mon honneur”. Dans un discours contre le système et la justice, elle a osé se mettre au même rang que Martin Luther King : « Notre lutte sera une lutte pacifique, une lutte démocratique. Nous suivrons l’exemple de Martin Luther King qui a défendu les droits civiques, parce que ce sont les droits civiques des Français qui sont en jeu ». Cédant à la grandiloquence, la candidate a affirmé qu’ « il s’agit de l’existence même de la France » et que ce dimanche 6 avril est « un jour historique où se lève un grand mouvement pour la liberté du peuple ». Beaucoup de mots de Marine le Pen sonnaient faux. Elle est coupable et ne défend pas la démocratie…
Une surprise, par contre, à Saint Denis où Gabriel Attal avait reculé le moment de son discours pour répondre à Marine Le Pen. Une belle formule : « Tu voles, tu paies ! » et une critique de « l’internationale réactionnaire qui remet en cause la démocratie ». Et une autre : « le RN est la groupie du trumpisme après avoir été le pion de Poutine ».
Après cette réplique au discours de la patronne du RN, l’ancien Premier ministre s’est, sans l’avouer, lancé dans la bataille pour 2027. Il a présenté « un nouveau temps politique », qu’il a appelé « deux ans pour la France », le temps de construire un « projet complet » qui s’inspirera de ce qu’a réalisé Emmanuel Macron mais sera très différent car les temps ont changé. Un catalogue quelque peu fourre-tout, de bonnes intentions… Comme les nombreux effets d’annonces du président qui ne sont pas suivies de résultats ?
Une bataille a été engagée ce dimanche à laquelle participeront d’autres combattants. Dès ce lundi, le RN a contre-attaqué. Bardella a accusé Attal de « diffamation » et a commenté : « Je pense qu’il voit qu’il est distancé dans les sondages par Edouard Philippe, donc il veut se faire remarquer ». Sébastien Chenu a répliqué sur le même ton que le peut-être candidat : “tu ruines, tu dégages », faisant allusion au déficit public.
À suivre pendant deux ans…