« Avec leurs soldats professionnels, ils n’ont pu nous battre, ils perdent. Que peuvent-ils espérer avec des réservistes ?» plaisantent des Ukrainiens bien décidés à poursuivre leurs offensives victorieuses et à libérer tout leur pays. Ils répondent avec humour à Vladimir Poutine qui a brandi une nouvelle fois la menace nucléaire et décrété une mobilisation partielle pour envoyer quelque 300 000 hommes de plus sur la ligne de front longue de 1 000 kilomètres.
Vladimir Poutine reste dans son délire et ses mensonges en affirmant que l’objectif de l’Occident est de détruire son pays et qu’il ne fait que se défendre car, pour lui, l’Ukraine n’est qu’une terre russe. Pouvait-il prononcer un tel discours à New York devant l’Assemblée générale des Nations Unies ? Non. Qui aurait applaudi ? A Samarcande, face à ses alliés de l’Organisation de coopération de Shangaï, le président russe quémandeur n’a rien obtenu de concret et le Premier ministre indien lui a fait remarquer que « ce n’est pas le moment de faire la guerre ». Avec ses mots glaçants, ses menaces, il s’est isolé un peu plus. La Chine veut le dialogue et la consultation pour aboutir à un cessez-le-feu qui tienne compte « des préoccupations légitimes de toutes les parties en matière de sécurité ». Pas le soutien « sans limites » évoqué naguère. Le Sénégalais Macky Sall, le « neutre » africain a souhaité la désescalade, la solution négociée. Le monde semble plutôt écouter l’ancien secrétaire général de l’ONU, le Sud-Coréen Ban Ki Moon pour qui « la neutralité n’est défendable ni moralement ni juridiquement ». Joe Biden l’a bien dit cet après-midi à New York : « la guerre brutale a été choisie par un homme qui a envahi son voisin et violé de manière éhontée la charte de l’ONU ».
En échec sur le terrain, Vladimir Poutine semble pratiquer une fois de plus la fuite en avant poussé par ses « durs » qui regrettent de ne pas avoir bombardé Londres lors de funérailles de la reine Elizabeth II et qui ont remis à l’ordre du jour les référendums qui feraient des zones occupées des territoires russes et transformeraient donc « l’opération spéciale » en « vraie » guerre de défense de la patrie…
Volodymyr Zelensky ne veut pas croire que le Russe aux abois oserait employer l’arme nucléaire. La majorité des experts européens partagent cet avis mais il y a quand même de quoi s’inquiéter. Pour l’instant, les délires poutinesques ne changeront pas grand-chose sur le front car il faudra un certain temps avant que les renforts, les réservistes arrivent. Les moyens manquent pour les équiper…Et ce ne seront pas des conscrits ni les étudiants ni les urbains aisés, mais les plus pauvres des plus pauvres Républiques telles la Bouriatie, la Iakoutie, le Daghestan ou la Bachkirie… Selon Google Trends, les plus nombreuses recherches étaient depuis ce matin : « quitter la Russie », « billets d’avion » « se casser un bras ». A Moscou, on note une fracture générationnelle : les plus âgés suivent Poutine, pas les plus jeunes, les moins de 40 ans.