L’Equipe de Tunisie de handball éliminée dès le premier tour de la Coupe du monde dont les compétitions se déroulent actuellement en Égypte, c’est plus qu’un échec. C’est une catastrophe.
D’abord parce que cette contre-performance tombe à un moment critique de la vie du pays qui affronte les vents mauvais de l’insécurité et de la tension sociale exacerbée par la crise économique et la pandémie. Cette défaillance de la part de nos handballeurs n’a fait qu’en rajouter une couche au sentiment de frustration nationale et aggraver notre état dépressif.
Ensuite parce l’équipe de Tunisie n’est pas n’importe quelle équipe. Elle est, au contraire, une formation qui compte parmi l’élite mondiale.Équipe la plus titrée d’Afrique avec dix couronnes et une place de 4ième en Coupe monde en 2005, elle a donc une histoire à honorer et une réputation à défendre. Elle a surtout une responsabilité nationale à assumer, car toutes ces gloires ont exigé un prix élevé que la communauté nationale a payé sans rechigner.
Enfin parce que cette joute mondiale dont nos représentants viennent d’être sortis se déroule dans un pays proche ,l’Egypte, terre familière pour nos joueurs et dont l’équipe constitue le concurrent traditionnel. C’est donc plus qu’une catastrophe, une bérézina qui laissera des traces pour très longtemps.
Il faut cependant avouer que ça n’était pas une surprise. L’équipe Tunisie était en déclin depuis plus d’une décennie. Plus précisément depuis le premier départ de l’entraîneur croate Sead Hassanefendić en 2008. Tout le monde le savait .Les autorités le savaient. La presse le savait et le disait. Et la Fédération nationale de handball(FNH)le savait aussi. C’est elle qui est aujourd’hui responsable, et c’est elle qui doit rendre des comptes.
L’alerte était pourtant donnée dès 2016 ,suite à l’échec à la Coupe d´Afrique. Elle sera redonnée en 2019 après la retentissante défaite en finale face à l’équipe égyptienne dans la même compétition panafricaine, défaite qui nous a barré la route des prochains Jeux olympiques de Tokyo. Mais à chaque fois la, FNH nous fait entendre la même musique. Elle prend acte de l’échec, promet des mesures sérieuses, annonce des projets de réformes. Et puis rien. Et à la catastrophe prochaine! Et pourtant s’il est un sport collectif qui convienne Le mieux au tempérament tunisien, un sport à la hauteur de nos modestes moyens, un sport de compétition et de contact comme on l’aime chez nous, c’est bien celui-là, c’est bien le handball. Le coût modéré de l’infrastructure qu’il nécessite aurait dû faire en faire, depuis longtemps, le sport numéro 1, et sa généralisation à l’échelle du pays aurait pu le transformer en un précieux instrument d’éducation et d’épanouissement pour notre jeunesse.
Hélas, il semble que nos autorités sportives soient inconscientes de l’incurie dont ils se rendent coupables en laissant notre handball décliner d’une façon aussi évidente et constante. Quant à la FTH, elle doit être tenue pour premier responsable du tort qu’elle vient de causer aux Tunisiens en envoyant des bras cassés, et c’est le cas de le dire, qui n’ont fait qu’aggraver l’état des déprime générale par leurs piètres résultats.