Ce sont les mêmes dollars qui sortent des coffres de Washington, mais ils n’auraient pas le même effet. Les uns sauveraient, les autres tueraient. Vrai ou faux ? Cela dépend d’où on regarde. En Ukraine, le président Zelensky se félicite car les milliards américains « sauveront des milliers de vies ». En Palestine, Mahmoud Abbas se désole de ces milliards donnés à Israël qui constituent une « agression contre le peuple palestinien » et dans lesquels le Hamas voit « un feu vert » pour agresser l’agressé.
Pour ne pas subir une défaite qui aurait des répercussions graves sur l’Europe et le monde, l’Ukraine a certes besoin d’une aide rapide et massive, mais Zelensky a-t-il raison de prétendre que la décision américaine « maintient l’histoire sur la bonne voie » ? Netanyahou, lui, estime qu’elle « défend la civilisation occidentale » ? Qu’en pense-t-on à Gaza ou à Tulkarem ?
Les Palestiniens ont droit, avec « d’autres populations vulnérables dans le monde » à quelques milliards mais rien n’est dit sur leur droit à exister librement. On en revient finalement au « deux poids, deux mesures » que cet Occident n’arrive pas, malgré des progrès et souvent pour des motifs électoralistes, à surpasser. Un tout petit exemple : les Etats-Unis devraient sanctionner une unité de Tsahal pour ses violences commises contre des Palestiniens, elle n’aurait plus le droit de recevoir des armes américaines, ces armes que Washington va envoyer et qui tueront des… Palestiniens… Logique ou contradictoire ?
Ce dimanche encore, on a manifesté à Paris et dans le monde en faveur des Palestiniens. Parfait. Toutefois, en armant ceux dont le but est de les soumettre, ne les range-t-on pas dans le camps des « méchants » ? Ou alors, l’Amérique de Biden devrait être plus clair, mettre les points sur les « i » : l’aide doit servir à la lutte contre l’Iran partagée par des Etats arabes voisins, pas contre les Palestiniens…