« Le cœur du monde entier devrait se déchirer », déclarait Netanyahou à la veille de la restitution du corps de quatre otages dont deux enfants et leur mère. « Nos cœurs sont dévastés », confirmait ce matin le président Isaac Herzog. Difficile de rester insensible à ce drame réel, mais impossible aussi de ne pas penser à ces milliers de bébés, de femmes et d’enfants morts sous les tirs et les bombes de l’armée de Netanyahou accusée de crimes de guerre, voire de génocide.
Il faut rappeler, marteler qu’il n’y a pas de hiérarchie entre les morts, tous méritent la même peine, le même respect. Rappeler que le droit de se défendre n’est pas un droit de tuer. Que le fait d’être privé de ses droits n’autorise pas la prise d’otages.
Le Hamas porte une lourde responsabilité dans la situation actuelle plus dégradée que jamais. Si le 7 octobre a remis la cause palestinienne à l’ordre du jour, ce qui était positif, la volonté répétée de ses dirigeants de faire couler le sang des Gazaouis pour faire avancer cette cause était criminelle, néfaste. Et une étude vient de le prouver.
Conduite par l’université d’Oxford avec Artis International et l’institut de sondage palestinien PSR, elle révèle que le Hamas n’incarne plus l’avenir. Il n’est plus soutenu que par 20 % des Gazaouis. Les autres organisations palestiniennes n’ont pas la cote non plus : le leader Marwan Barghouti, emprisonné en Israël pour terrorisme depuis 2002 n’est soutenu que par 18%, et 13 % seulement défendent l’Organisation de libération de la Palestine. Un Gazaoui sur trois ne se sent représenté par aucune des options politiques actuelles.
L’étude confirme ce qu’on pressent depuis le début de cette guerre : la haine l’emporte. La solution à deux Etats perd des partisans alors que le souhait de voir disparaître l’Etat hébreu est passé de 20 à 48%. Les Israéliens sont dans le même état d’esprit.
Les groupes islamistes obéissant à l’Iran nuisent à la cause palestinienne. Elle n’en avait vraiment pas besoin au moment où Trump permet à Netanyahou d’ouvrir les portes de l’enfer à Gaza et même en Cisjordanie, de ne pas respecter les accords au Liban.