Depuis le 25 juillet, qu’a-t-il fait sinon des promesses, des destitutions et des menaces au risque de lasser ce peuple dont il se veut la voix. Rien de concret n’est venu améliorer la vie difficile mais ce peuple qu’il faudrait peut-être définir sait que la situation ne peut pas être pire qu’aujourd’hui. Le pays était lassé du comportement égoïste des représentants qu’il a élu, lassé de voir les espérances déçues, les emplois ne pas être créés et les prix augmenter. Même si la prise de pouvoir de Kais Saïed peut être discutée, y compris constitutionnellement, elle ouvrait la porte de l’espoir, du changement qu’Ennahdha n’avait mené qu’à son propre profit, prêt à tout pour rester au pouvoir. Combien de temps reste-t-il au président pour conserver la confiance des citoyens ?
C’est bien de dénoncer la corruption, c’est mieux de prouver et d’agir. D’agir dans le respect du droit. Mais le président qui veut légiférer seul et ne supporte aucun contre-pouvoir. Il est déjà un autocrate qui s’appuie sur l’armée et la police. Qu’il prenne garde de ne pas sombrer dans la dictature, d’ajouter une nouvelle crise à celles qu’il veut vaincre, économique, politique et sanitaire. Son comportement, ses mots mystérieux, ses accusations forcent à poser la question de savoir s’il sait vraiment où il va, s’il est « patron » ou « sous influence ».
Populiste, Saïed l’est incontestablement. Mais il sait que le peuple n’est pas unique, que satisfaire les uns est souvent mécontenter les autres… Qu’il arrête de parler, discute avec les patrons, les entrepreneurs pour créer des emplois pour les jeunes. La fonction publique trop nombreuse et peu travailleuse ne peut gonfler davantage. Le « peuple » a besoin, vite besoin de concret, de palpable.