Les députés espagnols ont adopté jeudi, en première lecture, un projet de loi créant un « congé menstruel » pour les femmes souffrant de règles douloureuses, une mesure inédite en Europe destinée, selon le gouvernement de gauche, à briser un tabou.
Ce projet de loi – adopté avec 190 voix favorables, 154 contre et cinq abstentions – renforce par ailleurs l’accès à l’avortement dans les hôpitaux publics, un droit qui reste semé d’embûches dans ce pays à forte tradition catholique. Ce texte va devoir désormais être voté par le Sénat et revenir à la Chambre des députés si jamais il a été modifié lors de son passage par la Chambre haute, avant de devenir loi.
Lorsque ce texte sera adopté définitivement, l’Espagne deviendra le premier pays en Europe et l’un des rares dans le monde à intégrer cette mesure dans sa législation, à l’instar notamment du Japon, de l’Indonésie ou de la Zambie. Ce « congé » a toutefois suscité des réticences au sein de l’aile socialiste du gouvernement et a été critiqué par le syndicat UGT. Cette centrale syndicale, l’un des deux grandes du pays, s’inquiète d’un possible frein à l’embauche des femmes de la part d’employeurs voulant éviter ces absences.
Ce texte doit également permettre aux mineures d’avorter sans l’autorisation de leurs parents à 16 et 17 ans en revenant sur une obligation instaurée par un précédent gouvernement conservateur en 2015.