C’est à Autun, une bourgade de toute beauté située non loin de Dijon et à 180 kilomètres de distance de Lyon que le musicien tunisien de talent Mohamed Amine Kalai a déposé ses bagages. Il effectuera en effet un stage en médecine générale de 6 mois, renouvelable, au Centre hospitalier d’Autun. « La médecine pour profession, la musique pour passion » déclare-t-il. Il forme avec Maia Darmé, une autre artiste tout aussi talentueuse que lui, le groupe de musique « Harkan » qui a vu le jour en 2018. « J’ai choisi le kanun parce que je voulais apprendre la harpe, mais à ma grande surprise lors de l’inscription au conservatoire, j’ai découvert cet instrument et j’ai été immédiatement subjugué par son charme. Et puis c’est un cousin de la harpe aussi, j’apprécie le fait qu’il contienne beaucoup de cordes et qu’on puisse imiter certains sons de la nature comme les oiseaux, les ruisseaux… »
Avec « Harkan », le kanun oriental et la harpe occidentale sont en harmonie totale. Ils jouent à se répondre et s’enrichissent mutuellement. Le duo qu’il forme avec Maia Darmé a ainsi à son actif quelques 10 concerts et à chacun de leur spectacle, ils ont drainé une foule immense que ce soit à Ennejma Ezzahra, au Théâtre Municipal, au Palais Abdelliya, à l’Agora, au musée de Sousse ou encore du festival d’Hergla. Maia Darmé, l’une des plus célèbres solistes classique du monde de la harpe a popularisé son instrument dans d’autres styles, de l’électro aux musiques du monde. Elle a joué sur tous les continents, accompagnée par les plus grands orchestres et tourné en solo dans plus de 25 pays. Mais elle n’oublie pas la Tunisie où elle est revenue souvent et où elle avait même restauré il y a quelques années la seule harpe existant en Tunisie.
Mohamed Amin Kalai quant à lui est passionné de musique traditionnelle tunisienne comme le Maalouf mais aussi toutes les musiques anciennes (il est fasciné par la période de la renaissance qui a remodelé le visage de l’Europe). Il s’est fait un nom dans les festivals internationaux en France, en Italie, en Allemagne, en Hongrie, en Turquie ou au Maroc. Après l’obtention ses diplômes au conservatoire régional de Kairouan, il a gagné les premiers prix de plusieurs concours de musique et publié un recueil de bachrafs de sa composition en 2012. Compositeur inspiré, on lui doit pas moins de 50 morceaux de musique tous aussi envoutants et mélodieux les uns que les autres. « Depuis l’âge de 13 ans, j’attends impatiemment le jour où je sortirai enfin mon premier album » lance-il. Avant de poursuivre « l’objectif premier en ce qui me concerne est de trouver une maison de disque qui produise notre album ». Tout est dit !