« Mes chers Ukrainiens, il fait beau aujourd’hui, mais on ne remarque plus le ciel clair au-dessus de Kyiv et d’autres villes qui sont paisibles, mais ce n’est qu’une apparence car des avions russes les survolent » a dit le président Volodymyr Zelensky à ses compatriotes dans une vidéo tournée dans les rues de la capitale. Il a voulu les rassurer en répétant que « ça ne durera pas » car l’Ukraine va gagner. Des pourparlers ont repris aujourd’hui en visioconférence. Ils sont « difficiles » a rapporté le président mais ils se poursuivront ce mardi 15 mars après une « pause technique « qui permettra « des travaux supplémentaires des sous-groupes de travail et la clarification » de certains termes, a-t-il déclaré sur Twitter. « Nos positions n’ont pas changé : la paix, un cessez-le-feu immédiat, le retrait de toutes les troupes russes, et seulement après cela nous pourrons parler de nos relations de voisinage et de nos différends politiques », a alors précisé Mykhaïlo Podoliak, conseiller présidentiel et chef des négociateurs ukrainiens. Moscou maintient ses exigences et déclare que son armée pourrait prendre le contrôle total de toutes les grandes villes. Le porte-parole du Kremlin a cependant affirmé que Vladimir Poutine n’avait jusqu’ici pas ordonné de mener d’assaut. Il n’y aurait pas ce changement d’attitude que Volodymyr Zelinsky avait cru déceler dimanche.
Il apparaît que les lignes de front ne bougent guère. Toutefois, les Russes intensifient leurs bombardements et tirs de missiles sur Kyiv, Kharkiv et plusieurs autres localités. Marioupol est toujours proche de la catastrophe, mais un convoi de 160 voitures a pu quitter la ville. Des séparatistes pro-russes de Donetsk, dans l’est de l’Ukraine, affirment qu’une frappe ukrainienne y a causé la mort d’au moins 16 personnes. Ramzan Kadyrov, le dirigeant de la Tchétchénie, accusé de graves violations des droits humains dans sa région de Russie, a publié ce matin sur Telegram une vidéo qui le montre dans un bâtiment en compagnie de soldats, étudiant des plans. Il affirme qu’elle a été tournée à Hostomel, en périphérie de Kiev. Des troupes tchétchènes ont été envoyées en Ukraine dans le cadre de l’invasion russe, mais selon des spécialistes, elles seraient moins redoutables qu’on ne le pensait car pas vraiment formées pour mener une guerre.
Un proche de Poutine a reconnu que « tout ne va pas aussi vite que nous le voulons » et selon le New York Times, la Russie aurait demandé à la Chine de lui fournir des équipements militaires pour la guerre, et une aide économique pour l’aider à surmonter les sanctions internationales. La nature de l’aide n’a pas été précisée, mais la Russie dément et Pékin réagit avec colère à ces informations, sans toutefois les démentir spécifiquement. « Ces derniers temps, les États-Unis propagent constamment des fausses nouvelles à l’encontre de la Chine », s’est borné à déclarer devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian. Washington a fait savoir que les Etats-Unis n’accepteraient pas qu’un pays aide la Russie.