Donald Trump, Donald Trump… Quand il s’agit de commenter l’actualité, le journaliste tombe toujours sur lui. De Gaza à Kiev, du Yémen à l’Iran, des droits de douane à la Chine, de l’Europe à l’Otan, le 47-ème président américain arrive sous sa plume.
Les deux missiles qui ont frappé Soumy dimanche au moment où il y avait beaucoup de gens dans la rue en sont le dernier exemple. Tous les dirigeants internationaux ont clamé leur indignation face à ce bombardement qui pourrait être qualifié de crime de guerre. Donald Trump aussi : c’est « terrible, une chose horrible », a-t-il déploré avant de pratiquement excuser Poutine : « l’on m’a dit qu’ils ont fait une erreur » Qui lui a dit ? Il n’a pas répondu. Son conseil de sécurité nationale (NSC) n’a pas non plus incriminé Moscou, soulignant simplement qu’il fallait négocier pour mettre fin à la guerre. Certes, mais peut-on encore y croire ?
Avant son élection, il promettait d’aller vite, de mettre fin à un conflit qui n’aurait jamais éclaté s’il avait été président. Après, le coup de téléphone à Poutine le 12 février, on voulait croire que les négociations étaient bien lancées. Depuis, les événements montrent que le Russe domine l’Américain, mène les débats et ne tient aucune de ses promesses. Pas de cessez-le-feu mais une augmentation des frappes sur des cibles civiles.
L’attitude russe agace Trump qui, fin mars, se disait « énervé » et « furieux ». Puis il menace de nouvelles sanctions tout en indiquant qu’il ne souhaite pas le faire. Quelques jours plus tard, il se plaint car « ils bombardent comme des fous », puis, vendredi, il affirme que « la Russie doit se bouger, trop de gens meurent, des milliers par semaine dans une guerre terrible et insensée ».
Et son négociateur, Steve Witkoff, cet autre promoteur immobilier aussi ignorant que lui, discute en vain avec Poutine qui le mène en bateau. Il étale son incompétence quand il assure que l’homme formé par le KGB, ce nostalgique de l’URSS, n’est « pas un mauvais type ».
Que cherche Donald Trump ? un accord global avec la Russie qui la détacherait de la Chine, avec des deals gagnant-gagnant sur l’économie et l’énergie ? Un partage du monde, des zones d’influence : l’Ukraine à la Russie, le Groenland aux Etats-Unis, Taïwan à la Chine ? Peut-être même si cela semble irréaliste.
Fin mars, l’hebdomadaire conservateur polonais Wprost écrivait que « Trump joue le grand mou prêt à se plier en quatre pour Poutine » et voyait dans le président américain un « bouffon vaniteux et avide d’éloges » qui convoite le Nobel de la paix. Obama l’a reçu en 2009. Il le déteste et vient de remplacer à la Maison Blanche un de ses portait par une « nouvelle œuvre d’art » qui le représente, lui, le poing rageur, après la tentative d’assassinat en juillet dernier.