A Washington, la « marche du peuple » a réuni des milliers de personnes, surtout des femmes, contre Donald Trump et pour le droit à l’avortement. Beaucoup moins que la « marche des femmes » il y a huit ans, il n’y avait pas que la capitale fédérale : plus de 350 manifestations ont, à travers le pays, exprimé les craintes que le retour du milliardaire à la Maison Blanche provoque.
Avant d’arriver à Washington, il a promis qu’il signerait un nombre « record » de décrets présidentiels, une centaine, « immédiatement après » sa prestation de serment au Capitole. « Dictateur » pendant une journée, avait-il prévenu. Si les femmes craignent pour leurs droits, notamment à l’avortement, les immigrés constituent la cible immédiate principale. Trump a promis « la plus grande opération d’expulsion de l’histoire américaine ».
Ils sont jusqu’à 14 millions à trembler car Tom Homan, le directeur de ICE, l’agence responsable du contrôle des frontières et de l’immigration, surnommé « le tsar des frontières, a annoncé des arrestations massives dès mardi. Comment ? On ne sait pas et Trump lui-même a reconnu que «c’est une chose très compliquée à faire », Beaucoup de ces immigrés bénéficient de protection temporaire et même ceux qui n’en n’ont pas contribuent à faire tourner l’économie nationale. Ils représentent 5,1% de la main-d’œuvre et des agriculteurs disent que sans eux, leurs exploitations vont fermer. Si tous les immigrés étaient arrêtés, il faudrait d’abord augmenter nettement les effectifs de l’ICE et, ensuite, multiplier par vingt les capacités de détention. Et aussi surmonter tous les obstacles juridiques et dépenser beaucoup d’argent, des milliards de dollars. Trump veut, par ailleurs, garder les milliers d’immigrés qualifiés qui plaisent à Musk et Zuckerberg, à la tech qui les emploient. Il dit qu’il engage aussi…
Les immigrés – 4 millions de Mexicains- ne sont pas les seuls à avoir peur. Des fonctionnaires craignent d’être licenciés par le patron du nouveau Département de l’« efficacité gouvernementale », Elon Musk qui va sabrer dans les dépenses fédérales pour économiser chaque année 2 000 milliards sur un budget d’environ 6 800 milliards. Ce n’est pas la première fois que les effectifs seront allégés, mais le total des fonctionnaires est quasi stable depuis l’époque Reagan (autour de 2,2 millions de personnes) et ils jouissent de solides garanties contre les licenciements.
Le gros des dépenses, indique le média The Conversation, vient des 7 millions de salariés du privé payés sur le budget fédéral. Parmi eux, 4,8 millions sont des sous-traitants et 2,3 millions des bénéficiaires de subventions.
Musk, qui veut supprimer des agences fédérales ou réduire drastiquement leur budget, va-t-il s’en prendre à la NASA , renoncer aux subventions? Il peut facturer un lancement de Falcon 9 entre 67 et 90 millions de dollars alors qu’il lui revient probablement entre 25 et 28 millions de dollars et celui d’une Falcon Heavy à 256 Millions au lieu de 150, estime un économiste spécialiste de l’espace.
Il risque d’y avoir un gouffre entre les promesses-menaces et leur faisabilité, leur réalisation.