Le 7 octobre, nous écrivions que « le Hamas change la donne dans la région et remet le problème palestinien au centre de son actualité » mais nous posions la question de savoir si l’organisation islamiste « sert vraiment les intérêts de la population de Gaza » ou ceux des pays qui l’aident », donc l’Iran ? Six mois plus tard, alors que la situation de l’enclave est plus que dramatique, le Hamas a présenté ses excuses pour « les souffrances causées », mais affirmé dans le même temps sa volonté de poursuivre le combat pour « parvenir à la victoire et à la liberté ».
Parmi les « souffrances », place-t-il la destruction catastrophique, inhumaine de l’hôpital d’Al Shifa par l’armée israélienne ? La question peut paraître déplacée voire insupportable, mais il apparaît que les miliciens islamistes se servaient bien de l’hôpital comme base de repli, de commandement et de stockage d’armes… Et le droit international humanitaire permet dans ce cas une intervention armée… La « bonne » question ne serait-elle pas alors de se demander si Tsahal n’a pas agi de manière disproportionnée en usant de trop de violence, de trop de force de feu. La réponse est oui sans aucune contestation possible. Israël a mené le combat de manière inhumaine. Et, contrairement au Hamas, ne s’excuse pas.
Les humanitaires tués ? Ce n’est pas « intentionnel, cela arrive dans une guerre » se justifie Netanyahou. « Un accident qui peut survenir » rajoute son ambassadeur en Pologne. L’Etat hébreu maintient, malgré les évidences contraires, que sa guerre est juste et morale. Il va même jusqu’à affirmer que la quantité d’aide humanitaire est si importante que les organisations humanitaires sont incapables de suivre le rythme. Et que plus de trente hôpitaux fixes, de campagne ou « flottants » sont actifs dans la bande de Gaza. L’ONU, l’OMS, les ONG, et les dirigeants qui s’indignent, dont Biden, seraient donc sourds, aveugles et menteurs?
Six mois plus tard, les seuls « gagnants » seraient l’Iran et Netanyahou, l’un dans sa lutte pour délégitimer Israël, l’autre dont le but, à part de sauver sa peau, est d’empêcher par tous les moyens l’existence d’un Etat palestinien. Certes, de plus en plus de voix s’élèvent pour le demander, le reconnaître. Mais sa réalité reste lointaine…