C’est une grande dame, profondément humaniste et faite Chevalier de la Légion d’honneur en 2016 qui présentera son livre intitulé « L’odeur d’un homme » samedi 14 octobre prochain à 16 heures à la librairie Al Kitab de la Marsa.
Nul besoin de rappeler le parcours de cette psychiatre Franco-tunisienne de renommée internationale. Celle dont le père était enseignant en physique-chimie et la mère chirurgienne dentiste. Tous deux tunisiens, militants de gauche marxistes et anti colonialistes, ils participeront à la reconstruction de l’Algérie indépendante. Elle épousera le docteur Olivier Bouvet de la Maisonneuve, psychiatre et psychanalyste, conférencier et auteur de « Narcisse et Œdipe vont à Hollywood ».
Fatma Bouvet de la Maison est l’auteure de 5 ouvrages qui rencontreront un succès en libraire : « Une Arabe en France. Une vie au-delà des préjugés », « Enfants et parents en souffrance », « Le Choix des femmes », « Les Femmes face à l’alcool, résister et s’en sortir », « L’Île aux mères » et enfin « L’odeur d’un homme ».
C’est ce dernier ouvrage qu’elle présentera samedi prochain. Un ouvrage qui évoque une histoire d’amour entre Youssef et Inès (originaire de Béja et résidant en Suisse), que tout séparait depuis l’enfance commune alors qu’au même moment se déroule le soulèvement tunisien de 2011, premier du genre au Maghreb, puis des déceptions nées de la victoire électorale des islamistes d’Ennahdha. Et douze ans après, la colère couve toujours, en témoigne l’actuelle répression des opposants.
Extraits :
« La soirée se déroule dans l’immense appartement genevois de Samy (ses parents tiennent au Y qui donne une consonance anglo-saxonne à son prénom plutôt qu’au I qui fait trop arabe). Et d’Inès, au bord du Lac Léman, sur le chemin de Ruth. Ils célèbrent ensemble le départ de l’ex président Ben Ali. Ces festivités ne sont pas du gout d’Inès car pour leur grande majorité, les hôtes sont des hommes et des femmes influents qui ont tous collaboré avec les équipes du président fraichement déchu et qui ont copieusement bénéficié de ses largesses, tout comme sa famille à elle et celle de son mari. Depuis ce matin lorsque le peuple s’est soulevé contre Ben Ali, Inès craint le désordre et la crise sociale. Elle pense que le tunisien n’est pas mur pour la démocratie et qu’il devrait se satisfaire de la bonne santé économique du pays, malgré la dictature. Elle avait d’ailleurs approuvé les mots de Jacques Chirac en visite en Tunisie en 2004, lorsqu’il avait déclaré sur le premier des droits de l’homme c’est de manger, être soigné, recevoir une éducation et avoir un habitat. Inès n’est oas politisée, elle est factuelle… »
« En réalité Inès trouve les Tunisiens hypocrites, faux jetons et roublards, qualificatifs qui les unissent où qu’ils soient. Sans compter leur manque d’élégance et de savoir-vivre. D’ailleurs ils prennent leurs aises à tel point qu’elle se sent étrangère dans son propre appartement…»