Les commémorations du 80e anniversaire du débarquement de Normandie ont commencé. Sans la Russie, ce qui ressemble à une injustice tant L’Union soviétique a participé à la victoire, mais son invasion de l’Ukraine et la guerre informationnelle qu’elle mène contre l’Occident, et notamment la France, rendait sa présence impossible.
Au-delà des cérémonies, des rappels historiques, ces prochains jours seront consacrés à l’Ukraine et à cette Russie devenue « ennemie ». L’offensive des forces de Moscou se poursuit autour de Kharkiv et dans le Donetsk, les soldats ukrainiens sont à la peine, mais l’espoir renaît et pourrait encore grandir. En effet, les Etats-Unis ont autorisé Kiev à se servir de missiles américains pour frapper, défensivement, en Russie et les premiers Himars ont détruit des sites du côté de Belgorod. Les présidents Biden et Zelensky vont discuter des besoins ukrainiens et voir comment aller de l’avant. Emmanuel Macron en parlera aussi avec son homologue de Washington et devrait faire l’annonce espérée et déjà évoquée par le chef d’état-major ukrainien, à savoir l’envoi d’instructeurs sur le sol ukrainien.
L’ambition française est de mettre sur pied une coalition d’instructeurs militaires avec la Pologne, les pays baltes, l’Angleterre et si possible d’autres pays. A terme, ils seraient quelques centaines pour former les Ukrainiens dans le déminage, la maintenance ou la lutte contre les menaces chimiques et atomiques. Plus de 50 000 soldats ont été formés en Europe. Ils le seraient sur leur sol.
La Russie redoute ce renforcement du potentiel ukrainien et a pris les devants en avertissant que ces instructeurs constitueraient une « cible légitime ». Moscou a déjà engagé une guerre informationnelle pour affaiblir son « ennemi » déclaré. Cercueils de soldats français à la Tour Eiffel, mains rouges sur les murs parisiens, de faux épisodes Netflix avec un faux Tom Cruise pour discréditer le comité olympique et les Jeux de Paris, et maintenant affiches dans Moscou. Le ministre russe des Affaires étrangères, Lavrov, en a même parlé aujourd’hui au Congo : « Près de l’ambassade de France à Moscou, sont apparues des affiches avec un appel aux soldats français à se constituer prisonniers ».
Vendredi, Volodymyr Zelensky en dira peut-être quelques mots dans son discours devant les députés français. Il rappellera le danger que représente la Russie de Poutine pour toute l’Europe. Ce même jour, le maître du Kremlin se félicitera de la résilience de l’économie russe lors du forum de Saint-Pétersbourg. Il réaffirmera, ce qui est exact, que sa croissance est supérieure à celle du G7, mais il cachera qu’elle est en surchauffe. Tout est orienté vers les besoins de l’armée, de la défense. La population ne peut qu’en souffrir. Ne serait-ce qu’en raison de la forte inflation.
Vladimir Poutine sait la fragilité de son pays qui, finalement, dépend du bon vouloir de la Chine. Alors, tous les moyens « guerriers » sont bons. Comme les « campagnes » africaines sous le manteau de l’aide contre les puissances restées coloniales, mais destinées à s’accaparer des richesses, de l’or. Dernière cible : la Libye.