François Bayrou mieux que Michel Barnier, plus habile ? Ce mardi après-midi, le Premier ministre français prononce son discours de politique générale qui exposera les grandes lignes du futur budget, ce qu’il compte faire dans les prochains mois et sa méthode.
Seuls, 35% des Français, selon un sondage YouGov pour le HuffPost, souhaitent une censure du gouvernement, mais 57% pensent qu’il sera bientôt censuré. Quand ? Certainement pas après ce discours, mais plus tard, peut-être sur le budget, comme celui de Barnier le 5 décembre dernier. A l’époque, l’ancien négociateur du Brexit, n’ayant pu « débaucher » les socialistes, avait mis son sort entre les mains du Rassemblement national qui avait fait monter les enchères avant de voter la motion de censure déposée par les insoumis.
Cette fois, les socialiste pourraient ne pas suivre les amis de Mélenchon. Leur principale condition posée à François Bayrou : une modification de la réforme des retraites adoptée grâce au 49-3 sous le premier ministère d’Elisabeth Borne. Exigeant d’abord son abrogation, puis sa suspension, le PS pourrait se contenter de moins et de promesses de négociations. Le compromis serait une suspension en 2026, année où l’âge de départ à la retraite qui augmente de trois mois par an, passera à 63 ans. Des négociations seraient ouvertes sur le financement ,et l’adoption du système de la retraite à points serait remis sur le tapis. Fin décembre, sur BFM, François Bayrou avait déclaré qu’ il « reste partisan intellectuellement de la retraite à points», qui «offre des possibilités de trouver des compromis». Les macronistes pourraient accepter et le Rassemblement national aussi, Bardella se contentant de rappeler qu’il « demande que ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans puissent partir à 40 annuités. »
La droite républicaine de Laurent Wauquiez réclame que la perte financière entraînée par ce décalage d’âge – plusieurs milliards- d’euros- soit compensée par de nouvelles ressources mais n’envisage pas de censure. En revanche, elle veut des contreparties dans les domaines régaliens, surtout sur l’immigration. La France est en plein clash avec l’Algérie…
Sur un chemin de crête entre le précipice de La France insoumise et celui du Rassemblement national, le Premier ministre devra se montrer habile funambule pour déjouer le pronostic des Français.