Ils ont tous le même mot à la bouche ces députés français qui ont offert hier un spectacle désolant à leurs électeurs. Qu’ils soient de gauche, de droite, du centre, des extrêmes, ils agissent « en responsabilité » pour « protéger les Français », ils savent ce qu’il faut faire pour relancer le pays en crise, le sauver… Tous minables !
Un joli bal de faux culs, des mots qui ne veulent plus dire grand-chose. Ils prônent le compromis à condition qu’il soit synonyme de reddition, d’acceptation du programme de l’autre… Les lignes rouges demeurent, Barnier s’est brisé dessus.
A la limite, LFI, La France insoumise soumise à Mélenchon, est la formation la plus cohérente qui ne cache pas son objectif : la démission d’Emmanuel Macron suivie d’une présidentielle qui portera leur gourou à l’Elysée. Derrière son masque de respectabilité, Marine Le Pen dissimule son véritable agenda qui n’est pas la défense des Français, mais bel et bien la sienne. Depuis le réquisitoire au procès des assistants fictifs et du détournement de fonds européens, elle sait qu’elle peut, le 31 mars prochain, jour du verdict, être déclarée inéligible avec « exécution provisoire ». Adieu le rêve élyséen sauf si le président démissionnait. Élue à sa place avant la date fatidique, elle bénéficierait de l’immunité.
Dans tous les camps, ce ne sont qu’hypocrisie, postures, calculs personnels qui ne changent rien à la situation actuelle du voisin du nord méditerranéen : elle est inextricable, les élections législatives de juillet n’ont dégagé aucune majorité et la chute du gouvernement Barnier n’y changera rien. Les Français sont inquiets et doutent. Alors qu’aujourd’hui, leur fonction publique est en grève, qu’en sera-t-il demain ? Pas possible de croire qu’en quelques semaines, tout rentrera dans l’ordre, dans un bon ordre. Une dangereuse instabilité guette.
Ce soir à 20 heures, que va leur dire Emmanuel Macron, accusé de tous les maux, mais qui a exclu de partir ? Annoncer déjà un nouveau Premier ministre ? Les mêmes noms circulent : Lecornu, Bayrou, Cazeneuve, Baroin. Retailleau aussi… La « loyale » Le Pen a prévenu : le RN doit avoir son mot à dire.