Les finances publiques et l’écologie sont « deux épées de Damoclès » au-dessus de la France, a constaté avec gravité le Premier ministre Michel Barnier lors de son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale. « Le pays danse au-dessus d’un volcan » lui a répondu Laurent Wauquiez, le leader de la Droite républicaine. S’ils n’en avaient pas conscience, les Français se sont rendus compte que leur pays ne se portait pas bien et qu’il faudra fournir beaucoup d’efforts pour redresser la situation.
Pendant une heure et vingt minutes, le montagnard savoyard a dévoilé un catalogue de bonnes intentions, émis des idées mais n’a rien annoncé de bien nouveau. Pas vraiment la rupture promise lors de sa prise de fonctions. Il a surtout insisté sur sa nouvelle méthode, à l’instar en fait de ses prédécesseurs qui voulaient eux aussi procéder autrement. Michel Barnier, ce sera l’écoute, le respect, le dialogue, l’apaisement, la culture du compromis. Et pour cela, il faudra emprunter des « chemins communs ». Mais attention, il ne fera « pas de miracles tant le chemin est escarpé ». Cependant, il est « prêt à franchir un à un les obstacles ».
Il est vrai qu’il aura de nombreux bâtons dans ses roues. Les insoumis l’ont prévenu : leur programme est « le censurer, destituer le président, le remplacer » et mettre Lucie Castets à Matignon. Pas conciliant non plus, les socialistes lui ont fait remarquer que les temps avaient changé, c’est l’Assemblée qui a le pouvoir, c’est-à-dire le Nouveau Front populaire : « nous légiférerons, vous exécuterez ».
Pas tout à fait, selon Marine Le Pen qui lui a clairement rappelé que c’est elle qui tenait son sort, son avenir entre ses mains. S’il ne veut pas sauter, il doit tenir compte de « nos onze millions d’électeurs », « l’espoir » du pays. « Qu’allez-vous faire vraiment » l’a-t-elle interrogé, l’enjoignant à se montrer « courageux » en suivant le programme du Rassemblement national.
Au milieu de toutes les lignes rouges qu’il ne devrait pas franchir, le Premier ministre va s’efforcer de mettre du bleu et du jaune pour obtenir le vert qui le maintiendra à Matignon. A sa manière, il va faire du « en même temps », satisfaire la droite sans heurter la gauche. Comme Macron, qui a échoué, il veut « dépasser les divisions, les querelles ».
Pour les détails, pour le concret, il faudra attendre la présentation du budget et les premières mesures. Les Français, dont le sort est malgré tout envié dans de nombreux pays, sauront alors à quelle sauce ils seront mangés. Ou non.
Qu’ils ne s’en fassent pas trop : le bon docteur Barnier fait de la santé mentale la grande cause nationale de 2025.