Lundi se tiendra au Tchad un sommet du G5 Sahel qui réunira la France, le Mali, le Niger, le Burkina Faso, le Tchad et la Mauritanie. Afin de le préparer, le président burkinabé Roch Marc Christian Kaboré était mercredi à Paris. Si les relations, »excellentes », entre les deux pays étaient à l’ordre du jour, l’essentiel de l’entretien a bien sûr porté sur la situation dans la bande sahélienne et l’avenir de la présence française. Sept ans déjà, des succès marquants mais pas de perspectives de victoire militaire sur les djihadistes qui menacent la région et aussi la France et l’Europe. La seule solution sera politique, toutes les parties le savent.
On se dirige sans doute vers la réduction des effectifs français, 5100 hommes. Au Sénat, la ministre des Armées Florence Parly l’a pratiquement confirmé en déclarant : « À court terme, nous allons rester, ce qui n’exclut pas que les modalités de notre intervention évoluent ». La ministre a aussi souligné l’importance du rôle des armées locales -cela va mieux avec les Maliens – de leur formation et de l’attitude des gouvernements. L’enjeu, a-t-elle souligné, est « la transformation des gains et des victoires tactiques en progrès politiques et sociaux, en adaptant sans cesse nos engagements ».
Dans ce contexte, il sera question à N’Djamena des négociations à mener ou non avec les insurgés, les djihadistes . « On ne discute pas avec les terroristes » répète Emmanuel Macron, mais si Paris refuse de parler avec les chefs d’Al-Qaïda et du groupe État islamique, des discussions sont possibles avec des djihadistes locaux, « ceux qui ont un agenda beaucoup plus national ou régional » comme les Touaregs du Mali qui ont déjà négocié avec le gouvernement de Bamako, notamment au moment de la libération de l’otage française Sophie Petronin en octobre dernier.
A N’Djamena le récent bombardement français qui a tué 19 personnes au Mali à Bounti sera forcément évoqué. La version de Barkhane est toujours contestée.
Emmanuel Macron ne sera pas présent lors de ce sommet, mais « uniquement pour des raisons sanitaires », précise l’Élysée. Il participera lundi et mardi aux séances en visioconférence. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken enverra un message vidéo. Le G5 souhaite que l’engagement de Washington en matière de renseignement reste à un niveau élevé.