Sous la double pression de Biden qui espère un accord qui rehausserait son bilan et de Trump qui veut la fin de la guerre avant le 20 janvier ou menace la région d’un « enfer », un fragile espoir est perceptible à Doha où les négociations ont repris.
Selon le Hamas, les discussions « sérieuses et positives » peuvent aboutir à un accord de trêve et d’échange de prisonniers, si l’occupation cesse d’imposer de nouvelles “conditions ». Ce qui n’est pas évident. En effet, le ministre de la Défense israélien, Israël Katz, qui avait affirmé à l’émissaire américain que « nous ne voulons pas qu’Israël contrôle Gaza » et qu' »Israël ne veut ni contrôle militaire ni administration civile sur les habitants », a changé d’avis et déclare maintenant qu’ « après avoir vaincu la force militaire et gouvernementale du Hamas à Gaza, Israël contrôlera Gaza sur le plan sécuritaire avec une totale liberté d’action, exactement comme en Judée-Samarie. » Et les bombardements des camps de réfugiés et d’écoles continuent, allongeant chaque jour la liste des victimes. Plus de 45 200 morts, plus de 107 000 blessés et de 11 000 disparus.
Médecins Sans Frontières (MSF) accuse Israël de mener une campagne de « nettoyage ethnique » dans la bande de Gaza, dans un rapport accablant publié jeudi qui documente les 14 mois de conflit et HRW accuse Tel Aviv d' »actes de génocide ». Dans un rapport intitulé « Gaza : la vie dans un piège mortel », l’organisation internationale Human Rights Watch (HRW) estime qu’Israël commet des « actes de génocide » en restreignant l’« accès à l’eau » pour les Palestiniens.
« Les autorités israéliennes ont délibérément créé des conditions de vie visant à causer la destruction d’une partie de la population de Gaza, en privant intentionnellement les civils palestiniens de l’enclave d’un accès adéquat à l’eau, ce qui a probablement causé des milliers de morts », écrit HRW dans un communiqué accompagnant son enquête. « Ce faisant, les autorités israéliennes sont responsables du crime contre l’humanité d’extermination, et d’actes de génocide », ajoute l’ONG.
L’Etat hébreu nie toutes les accusations et sa presse parle de progrès dans les négociations.
Le quotidien d’opposition Haaretz écrit que Riyad et Tel-Aviv seraient proches d’un accord sur une normalisation de leurs relations diplomatiques. Il serait assorti d’un accord parallèle entre Israël et le Hamas sur la fin de la guerre. Citant des “sources bien informées”, le journal affirme que l’Arabie saoudite renoncerait à une condition sine qua none préalablement formulée par Riyad, à savoir une reconnaissance explicite d’un État palestinien par Israël. En lieu et place, Riyad se contenterait désormais d’un « vague engagement [de la part d’Israël] en vue » de cet objectif.
Une nouvelle fois, on veut espérer qu’un accord n’a « jamais été aussi proche ».