Qu’on qualifie le Hamas de « terroriste » ou de « résistant », son attaque du 7 octobre contre des enfants, des femmes, des vieillards était « barbare », contraire au droit humanitaire international même si on peut avancer qu’elle n’était pas sans cause. Et la riposte d’Israël était conforme à l’article 51 de la Charte des Nations unies qui consacre « le droit naturel de légitime défense ». Mais aujourd’hui, l’Etat hébreu est dans la vengeance, inflige aux Gazaouis une punition collective loin de tout principe humain.
Cette attaque – c’était un des buts du parrain iranien du Hamas- a accentué le clivage entre l’Occident et ce que l’on appelle le sud global et aucune place n’est laissée à la sagesse, aux nuances pourtant nécessaires dans cette situation complexe. Chacun a sa vérité et rejette l’opinion, les preuves de l’autre comme étant de la mauvaise foi, du mensonge, de la complicité.
Le Hamas et l’Israël de Netanyahou poursuivent des objectifs inatteignables : le premier ne détruira jamais le second qui n’arrivera jamais non plus à éradiquer le premier. Et chaque jour, à Gaza des gens meurent sous les bombes car leur vie ne compte pas pour les belligérants.
Ismaël Haniyeh avoue que « nous avons besoin du sang des femmes et des enfants afin d’éveiller notre esprit révolutionnaire ». Abou Marzouk explique que les tunnels sont construits pour abriter les combattants, pas les habitants qui n’ont qu’à être protégés par l’ONU. En 2009, Mahmoud Abbas affirmait que le Hamas utilisait des ambulances civiles et se cachait sous les mosquées.
Israël ne s’intéresse pas non plus aux civils palestiniens : on vous a dit de partir, vous êtes restés. Tant pis pour vous. Vous êtes donc des combattants. Déjà en 2014, une ONG d’anciens militaires « Breaking the silence » dénonçait le fait que Tsahal ne faisait pas de distinction entre civils et militaires. Israël perd ses valeurs. L’ancien Premier ministre Ehud Barak estime que son pays est « en train de perdre l’opinion publique en Europe et dans une semaine ou deux, nous commencerons à perdre des gouvernements en Europe ».
La réponse, selon l’ancien Premier ministre français Dominique de Villepin, n’est pas la force mais la justice. Une guerre n’a pas de sens si l’on n’entrevoit pas de solution politique. La clé, la solution, la justice, c’est bien sûr, l’acceptation de l’autre, la création de deux Etats viables.
Le Hamas refuse, l’Israël de Netanyahou vise toujours l’annexion, la soumission des Palestiniens. Au lieu de s’accuser, les deux mondes devraient se rapprocher. Du pire peut naître le meilleur ?