A Doha, les négociations allaient bon train et l’accord était « plus proche que jamais ». Netanyahou parlait d’ « avancées ». Puis, une fois de plus, malheureusement comme d’habitude, des accusations mutuelles venaient ruiner les espoirs.
Il faut le répéter : le Hamas et l’Etat hébreu ne tiennent pas vraiment à la signature d’un accord qui restreindraient leurs possibilités d’action. Alors, ils en rajoutent, l’un sur le retrait israélien, les conditions du cessez-le-feu, la liste des prisonniers à libérer, l’autre sur le futur de la bande de Gaza. Israël Katz, le ministre israélien de la Défense est clair : « La sécurité restera entre les mains des forces de défense israéliennes qui pourront agir de quelque manière que ce soit afin d’éliminer les menaces, empêcher la construction de tunnels, d’infrastructures terroristes et les tentatives de nuire à l’État d’Israël ou aux soldats de Tsahal. Il n’y aura pas ici de pouvoir du Hamas ni d’organisation militaire du Hamas, mais une nouvelle réalité grâce aux combats qui se poursuivent quotidiennement ». Comment s’entendre avec de telles conditions ?
Les bombes tombent toujours. Jeudi matin, la chaîne de télévision palestinienne affiliée au Djihad islamique Al-Quds Today a annoncé qu’un missile tiré par un avion israélien a tué cinq de ses journalistes dans leur voiture devant un hôpital. Comme d’habitude, Tsahal affirme avoir ciblé une cellule terroriste…
Depuis mercredi, les Israéliens célèbrent Hanouka, mais les lumières de la fête n’éclairent guère leurs dirigeants et semblent, au contraire, les conforter dans l’esprit de reconquête, comme celle, rappelée par les bougies allumées, du grand temple de Jérusalem, deux mille ans avant Jésus Christ. Jeudi matin Ben Gvir, le ministre raciste et suprématiste, est monté sur l’esplanade des mosquées afin de prier “pour la sécurité de nos soldats, pour le retour rapide de tous les otages et pour une victoire totale, avec l’aide de Dieu.” La veille, le Dieu des catholiques, par la voix du pape François, avait exhorté à « faire taire les armes », notamment à Gaza…
Comme d’habitude, on dit à Doha, que « les négociations visant à faire parvenir à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza (…) sont toujours en cours ».
Pendant ce temps, au Liban, la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) écrit dans un communiqué qu’ « il est préoccupant de constater que les forces de l’armée israélienne continuent de détruire des zones résidentielles, des terres agricoles et des réseaux routiers dans le sud du Liban, en violation de la résolution 1701 ».