La réunion du conseil de sécurité convoquée mercredi par la Chine n’a finalement été qu’un échange infructueux qui n’a débouché sur rien de concret. Beaucoup de mots forts, mais aucune proposition de nouvelle résolution.
Le secrétaire général, Antonio Guterres a réclamé une nouvelle fois un véritable cessez-le-feu. « Le succès se mesurera à l’aune des vies sauvées, de la fin des souffrances et du rétablissement de l’espoir et de la dignité », a-t-il déclaré. « La population de Gaza est au milieu d’une catastrophe humanitaire monumentale sous les yeux du monde », a-t-il ajouté. « Nous ne devons pas détourner le regard ».
Pratiquement tous les ministres présents ont appelé à la prolongation de la trêve, à davantage d’aide et à la protection des civils. Le représentant de la Fédération de Russie a prévenu, quant à lui, qu’en l’absence de décision claire et vérifiable du Conseil de sécurité sur un cessez-le-feu, ce « court répit » risque fortement d’être suivi d’une nouvelle vague de violence. Ce qui peut malheureusement arriver alors que l’on voulait croire à des progrès.
Comme à son habitude, l’ambassadeur israélien Gil Erdan s’est montré virulent en rejetant le cessez-le-feu, demandant comment une telle initiative permettrait à Israël de défendre ses ressortissants. Il a dénoncé une contradiction dans le fait de soutenir à la fois la paix et une trêve, estimant que les partisans de cette dernière soutiennent en réalité le Hamas. « Ce mouvement n’est pas un partenaire fiable pour la paix », a-t-il martelé, avant d’ajouter que « rien ne saurait faire changer un mouvement génocidaire voué à réaliser la solution finale de Hitler ».
Face à lui, le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Maliki a plaidé pour un cessez-le-feu permanent. « Ce n’est pas une guerre, c’est un carnage, que rien ni personne ne saurait justifier, cela doit prendre fin », a-t-il affirmé, mettant en garde contre une escalade régionale. « Les personnes tuées l’ont été à un rythme sans précédent dans l’histoire moderne. « Nous sommes à un tournant. « Malgré tous les discours sur la destruction d’Israël, c’est la Palestine qui est confrontée à un plan de destruction exécuté avec brutalité par des soldats et des colons », a martelé M. Al-Maliki. « Nous sommes en train d’être effacés de la carte.
Et les Etats-Unis ? On avait cru comprendre que Joe Biden avait évolué vers une plus grande sévérité à l’égard de l’ami israélien et qu’il envisageait de conditionner l’importante aide accordée chaque année. La représentante américaine, Mme Linda Thomas-Greenfield s’est contentée de prôner la solution à deux Etats et une prolongation des pauses humanitaires, avec l’assentiment d’Israël. Elle a également appelé les parties à faire tout leur possible pour la protection des civils et des journalistes. Et déploré que le Hamas continue de se servir, « à dessein et de manière cruelle », de civils comme boucliers humains. Des propos confirmés ce jeudi à Tel Aviv par Antony Blinken qui a insisté sur la protection des civils si Israël reprenait la guerre. Interrogé sur une reprise, Benjamin Netanyahou a répondu « oui sans équivoque ».
Finalement, cette réunion au Conseil de sécurité n’a été que l’occasion de rappeler que le 29 novembre, anniversaire de la résolution 181, celle du partage de la Palestine, est la journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien. Pas totale…