La peur de la reprise de la guerre, née des propos fracassants de Donald Trump, s’estompe quelque peu : le Hamas et Israël ont promis de respecter l’accord de trêve entré en vigueur le 19 janvier. Trois otages vivants, des hommes, doivent être libérés aujourd’hui, dont un par le Jihad islamique. Le mouvement de Mohammad Sinwar avait conditionné cette démarche à l’envoi par Israël de « préfabriqués, de tentes, de carburant, d’équipements lourds, de médicaments et de matériaux pour la rénovation des hôpitaux ». COGAT, l’agence israélienne qui gère la politique pour les territoires palestiniens, a assuré à CNN qu’Israël s’est engagé à remplir son obligation d’autoriser 600 camions d’aide à entrer à Gaza par jour.
Dans ce cadre, depuis le début de l’accord, plus de 15 000 camions d’aide humanitaire sont entrés à Gaza. Les camions contiennent de la nourriture, de l’eau, du carburant et du gaz, des médicaments et du matériel médical, et bien sûr des tentes et du matériel d’abri », selon le COGAT.
Les deux parties s’accusent de violations de la trêve. Une source égyptienne a fourni à CNN une liste détaillée de 19 violations présumées par Israël. Il s’agit notamment de restrictions sur l’acheminement de l’aide et du matériel et des équipements de reconstruction, de tirs et de meurtres de civils, et de 105 incidents d’avions de surveillance repérés pendant les périodes d’interdiction de vol convenues. Vingt-deux personnes ont été tuées et 59 autres blessées par des tirs israéliens en dehors de la zone tampon séparant Gaza et Israël.
Les Nations unies, qui espèrent que tout se passera bien, ont déjà exhorté Israël et le Hamas à garantir un traitement humain à toutes les personnes détenues, disant que les récentes images d’ex-otages israéliens et d’anciens détenus palestiniens « émaciés » étaient « profondément perturbantes ».
Les échanges prévus ce samedi ouvrent la possibilité de la poursuite de la trêve, mais ne lèvent pas les hypothèques sur le jour d’après. On en reste à la volonté du président américain de prendre le contrôle de la bande de Gaza et d’en chasser ses habitants qui ne pourraient jamais revenir. Une perspective applaudie par Benjamin Netanyahou et condamnée par les pays arabes, l’Europe, la Russie, la Chine et bien d’autres.
Sous l’œil attentif de l’Egypte et du Qatar, les négociations continuent. Jusqu’où ? Quelles seront les pressions américaines ?