«Gaza est devenue une terre de désespoir. La faim s’étend et s’aggrave, de manière délibérée et provoquée par l’homme», a affirmé hier le chef de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) Philippe Lazzarini. Ce matin, dans un communiqué commun, les ministres des Affaires étrangères français, allemand et britannique ont appelé Israël «à rétablir immédiatement un flux rapide et sans entrave d’aide humanitaire à Gaza afin de répondre aux besoins de tous les civils». Le blocage de l’aide humanitaire constitue, écrivent-ils, une mesure «intolérable» qui fait risquer aux civils palestiniens «la famine, des épidémies et la mort».
La faim et aussi les bombardements quotidiens. Aujourd’hui encore, au moins dix-sept morts et, à Gaza, les secouristes de la Défense civile palestinienne ont dû ramasser des corps calcinés !
Une situation intolérable qui provoque des manifestations contre Netanyahou en Israël et contre le Hamas dans la bande de Gaza. Depuis la reprise des bombardements à Gaza, le 18 mars, le mouvement d’opposition en Israël grandit et des pétitions pour stopper la guerre fleurissent chaque jour, signées notamment par des anciens officiers ou des réservistes. Les Gazaouis sont aussi nombreux à se dresser face au Hamas qui, s’il négocie en Egypte, refuse toute concession, tout désarmement. Ce matin, à Ramallah, Mahmoud Abbas s’est emporté en tonnant : «Le Hamas a fourni à l’occupation criminelle des prétextes pour commettre ses crimes dans la bande de Gaza, le plus flagrant étant la détention d’otages. C’est moi qui en paie le prix, notre peuple en paie le prix, pas Israël (…) Libérez-les, bande de chiens ».
« Cette situation doit cesser » affirment Français, Allemands et Britanniques que ni le Hamas, ni Netanyahou n’écoutent. Les deux sont déconnectés des réalités et n’agissent que dans leur intérêt propre, ou supposé tel. D’ailleurs, pourquoi le Premier ministre de l’Etat hébreu que le chef du Shin Bet, qu’il a licencié, voit comme un dictateur prêt à tout, changerait. Donald Trump le soutient. Hier, sur son réseau Truth Social il a dit s’être entretenu avec lui et a assuré : « Nous sommes sur la même ligne sur tous les sujets ». Les Gazaouis, les Palestiniens n’auraient que le droit de subir, d’obéir ou de mourir…