L’envoyé spécial américain pour les otages, Adam Boehler, a discuté directement avec les émissaires du Hamas, ce qui est contraire aux usages de Washington, mais en fait, c’était pour donner des ordres, revenir sur un accord dont se vantait naguère Donald Trump.
Sur son réseau Truth Social, un organe presque officiel, le président américain menace directement le « peuple de Gaza » et le rend responsable de la situation : «Au peuple de Gaza : un bel avenir vous attend, mais pas si vous gardez des otages. Si vous le faites, vous êtes MORTS ! Prenez une BONNE décision.» Il indique envoyer «à Israël tout ce dont il a besoin pour finir le travail» à Gaza. Trump avalise ainsi tous les projets de Netanyahou bien décidé à éradiquer le Hamas qu’il n’a pas vaincu. La mission de l’armée israélienne «n’est pas terminée», a déclaré hier le nouveau chef d’état-major, Eyal Zamir. La voie est libre pour Tsahal. Ce que confirme indirectement Marco Rubio, le secrétaire d’Etat américain : le président « ne dit pas ces choses sans les penser, comme les gens le découvrent dans le monde entier. S’il dit qu’il va faire quelque chose, il le fera. Et ils feraient donc mieux de prendre cela au sérieux. » a -t-il déclaré sur Fox News.
Pas question pour Washington d’envisager le plan de la Ligue arabe jugé « impraticable » car la bande de Gaza est « inhabitable ».
Certes, le plan proposé par l’Egypte, et approuvé par l’ONU, écarte le Hamas de la future gouvernance de Gaza et valide le retour de l’Autorité palestinienne, mais, au-delà du veto catégorique des Etats-Unis et d’Israël, se pose le problème de l’existence, de l’idéologie du mouvement islamiste inspiré par l’Iran et, c’est le moins que l’on puisse dire, peu apprécié par le monde arabe.
Quel que soit le débat que l’on peut avoir autour de la résistance légitime face à la colonisation et à une occupation meurtrière et illégale, le Hamas a commis le 7 octobre un acte terroriste condamnable et condamné. Une lutte viciée, une sorte de péché originel qui, finalement, nuit à la juste cause palestinienne.
Le Hamas, qui entend garder ses armes, sa force militaire, n’est pas vaincu et ne disparaîtra pas, mais pour l’avenir de la Palestine, il est aujourd’hui rédhibitoire.