Dès que l’on approche d’un accord, il est saboté par l’une ou l’autre des parties, confiait il y a quelques jours un négociateur qatari. Et cela recommence aujourd’hui avec ces accusations réciproques. C’est pas moi, c’est l’autre…
Le Hamas, comme l’Etat hébreu sont inflexibles : pas de trêve si nos conditions ne sont pas acceptées. On peut, certes, comprendre que le groupe islamiste soit peu enclin à accepter un accord qui se terminerait par une offensive terriblement meurtrière sur Rafah, mais la trêve permettrait de poursuivre les négociations, peut-être à un arrêt des hostilités. Surtout, elle soulagerait une population qui souffre chaque jour davantage.
Deux égoïsmes sont face à face. Des leaders qui pensent plus à eux qu’ à leur peuple.
Les pressions de ses alliés n’atteignent Netanyahou qu’en surface, elles ne pénètrent pas. Il en tient compte en proposant des plans qualifiés de « très généreux » par Washington puis se cache derrière les « positions extrémistes » du Hamas pour refuser un accord. Il se justifie auprès des siens en affirmant que les accepter équivaudrait à une « capitulation », à une « terrible défaite » qui les exposerait à de nouveaux massacres. Des mots. La vérité est ailleurs et il le sait. Une fois l’accord signé, il devra être approuvé par tout son cabinet, ce qui n’est pas acquis. Ses extrémistes Ben Gvir, Smotrich et autres, dont le seul but est de chasser les Palestiniens de leurs terres, ont déjà prévenu qu’ils sont prêts à quitter la coalition, à faire tomber le gouvernement.
Benjamin Netanyahou, qui serait battu lors des élections anticipées, risquerait de finir devant les tribunaux, de terminer sa carrière derrière les barreaux. Guerre ou prison : il a choisi…