Le 28 octobre, des experts du Conseil des droits de l’homme de l’ONU affirmaient que « les filles et femmes musulmanes qui portent le hijab doivent avoir des droits égaux de participer à la vie culturelle et sportive, et de prendre part à tous les aspects de la société française dont elles font partie ». Ils estimaient que les décisions des fédérations françaises de football et de basketball d’exclure des compétitions les joueuses portant le hijab, y compris au niveau amateur, de même que la décision du gouvernement français d’empêcher les athlètes françaises portant le hijab de représenter le pays lors de jeux olympiques de Paris, sont disproportionnées et discriminatoires, et enfreignent leurs droits de manifester librement leur identité, leur religion ou croyance en privé et en public, et de prendre part à la vie culturelle.
Le lendemain, à Rabat, le roi Mohammed VI offrait un diner à ses hôtes français. Pas de hijab. Lalla Hasnaa, sa sœur, Lalla Khadija, sa fille, étaient tête nue ainsi que toutes les femmes musulmanes invitées. Le roi, descendant du prophète, et commandeur des croyants, Amir Al Mouminine. Pour lui, le Coran n’impose pas le voile qui n’est qu’une prescription salafiste, politique…
Faut-il rappeler que le 13 aout 1966 Bourguiba profitait de la journée de la femme pour ôter aux femmes leur voile, leur sefsari au nom de leur liberté de penser, de l’émancipation.
En Iran, pour les femmes, la liberté, c’est de ne pas porter le voile. La discrimination, c’est l’obligation de le porter.
Certes, la laïcité à la française avec son principe de neutralité est souvent incomprise à l’étranger où cette notion n’existe pas. Mais, au lieu de s’en prendre à la France qui interdit le port voyant de tous les signes religieux, les experts des droits de l’Homme ne devraient-il pas plutôt s’interroger sur le sens du port du hijab. Religieux ou politique ? Libération de la femme ou domination de l’homme ? On peut regarder l’Afghanistan…
Et puis, il faut noter que l’ONU ne s’est jamais prononcée sur la question. Le conseil des droits de l’homme dirigé actuellement par le Maroc et ses 47 pays membres qui siègent à Genève ne parlent pas au nom de l’Organisation. Ses experts se comportent parfois comme des lobbyistes.