Un « come-back politique époustouflant » vaut à Donald Trump d’être élu personnalité de l’année par le magazine américain Time. Comme en 2016. Cette distinction ne salue pas forcément un acte positif apprécié du monde entier, mais un homme ou une femme qui a « marqué l’année écoulée pour le meilleur et pour le pire. Chacun jugera en ce qui concerne le 47 -ème président des Etats-Unis.
Le rédacteur en chef de Time, Sam Jacobs, situe le contexte de ce choix : « aujourd’hui, nous assistons à une résurgence du populisme, à une méfiance croissante à l’égard des institutions qui ont défini le siècle dernier et à une érosion de la croyance selon laquelle les valeurs progressistes mèneront à une vie meilleure pour la plupart des gens. Trump est à la fois l’agent et le bénéficiaire de tout cela ».
La veuve de Navalny, Ioulia Navalnaïa, faisait partie des finalistes comme Benjamin Netanyahou. Le Premier ministre de l’Etat hébreu aurait bien mérité ce titre tant il a fait parler de lui, mais il aurait fallu préciser, qualifier : personnalité la plus dangereuse, catastrophique, détestable, menteuse de l’année. Hitler, Staline (deux fois), Khrouchtchev et Poutine figurent parmi les lauréats peu connus pour les bienfaits qu’ils ont apporté au monde.
La personnalité de l’année étant finalement celle qui a fait le plus parler, la France devrait couronner Emmanuel Macron, le président des défaites électorales et de la dissolution de l’Assemblée nationale. Beaucoup de Français préféreraient sans doute distinguer Tony Estanguet, le « génie » qui a réussi les jeux Olympiques et paralympiques. Alors que le pays se débat dans sa dette, son comité d’organisation présente un solde positif de 26,8 millions d’euros pour un budget global de 4,5 milliards d’euros.
En Tunisie, la question ne se pose pas : l’année 2024, comme les précédentes, porte un seul nom, celui de Kaïs Saïed, le président omniprésent en « mission divine » pour sauver son pays. Aimé ou contesté, il décide de tout. On pourrait croire que le rédacteur en chef de Time pensait aussi au locataire du palais de Carthage…