Le 9 aout dernier, l’Algérienne Imane Khelif devenait la première femme africaine à décrocher une médaille d’or en boxe aux jeux Olympiques. Pas facile pour la championne de 25 ans en butte à une controverse sur son genre. En 2O23, la Fédération internationale de boxe (IBA) l’avait exclue des championnats du monde, ainsi qu’une chinoise, affirmant qu’elles seraient porteuses de chromosomes XY : une preuve de masculinité. Mais le CIO qui a écarté l’IBA du mouvement olympique pour corruption, acceptait la participation d’Imane en se basant sur son passeport biométrique. Nul, avant l’IBA, n’avait contesté la féminité de la boxeuse. Comme Lin Yu-ting, elle a toujours concouru chez les femmes.
Soutenue et honorée par le président Tebboune, la jeune femme avait été accueillie triomphalement dans son pays et reçu décorations, voiture et millions de dinars sans que la polémique ne cesse. « « Je suis une femme forte avec des pouvoirs spéciaux. Depuis le ring, j’ai envoyé un message à ceux qui étaient contre moi, avait-elle répondu après sa victoire.
Parmi ses détracteurs figuraient Georgia Meloni, Matteo Salvini -elle avait éliminé une Italienne-, Elon Musk, Donald Trump, JK Rowlings, l’auteure des Harry Potter, qui avait notamment écrit que Khelif est « un homme qui se sait protégé par un établissement sportif misogyne ».
On soupçonne que le président de l’IBA, le Russe Umar Kremiev, un proche de Poutine, était téléguidé par Moscou pour perturber les jeux de paris dont la Russie était privée en raison de son agression de l’Ukraine. Une motivation politique et non sportive.
La boxeuse avait porté plainte dès le mois d’août, mais fin octobre, le média en ligne francophone Le Correspondant relançait récemment la polémique, affirmant dans un article que Khelif était porteuse des chromosomes masculins XY. Le média disait s’appuyer sur un rapport non authentifié qui aurait été rendu par l’hôpital du Kremlin-Bicêtre, en région parisienne, et l’hôpital Mohamed Lamine Debaghine, à Alger.
L’IBA ne désarmait pas. Lundi, elle a affirmé « déposer plainte contre le CIO au sujet de la participation des boxeuses Imane Khelif et Lin Yu-ting aux JO auprès du procureur général de la Suisse », Stefan Blätter, et préparer « des plaintes similaires » auprès des procureurs généraux de France et des États-Unis. Hier soir, la boxeuse a réagi sur Instagram, déclarant que L’IBA a « encore proféré des accusations sans fondement qui sont fausses et insultantes. Mon équipe est en train de soigneusement passer la situation en revue et prendra toutes les mesures légales nécessaires pour s’assurer que mes droits et les principes de la concurrence loyale soient respectés ». « Je reste là et n’irai nulle part. Je me battrai sur le ring, je me battrai devant les tribunaux, et je me battrai devant l’opinion publique jusqu’à ce que la vérité soit indéniable », a-t-elle promis.L’IBA s’estime confortée dans son offensive par le décret signé par le président américain Donald Trump pour tenter d’empêcher les athlètes transgenres de pratiquer des sports féminins.