Ce mardi, l’Assemblée générale de l’ONU pourrait être appelée à voter un texte reprenant en grande partie le projet qui s’est heurté au veto américain au Conseil de sécurité.
Si le texte est soumis au vote et adopté, il ne sera pas contraignant et, fidèle à ses habitudes, Benjamin Netanyahou jettera un regard dédaigneux sur ce nouvel appel à « un cessez-le-feu humanitaire » en raison de « la situation humanitaire catastrophique dans la bande de Gaza ». Celui qui n’a pas hésité à faire part à Vladimir Poutine de son « mécontentement » après son vote, vendredi, en faveur du cessez-le-feu ne tolère pas la moindre remarque négative sur sa politique à l’égard des Palestiniens.
Depuis 1948, l’Etat hébreu est soutenu sans aucune réticence par Washington qui oppose son veto à toute résolution le condamnant. La liste est longue. En 2004 et en 2006, les Etats-Unis avaient été les seuls à ne pas condamner les opérations israéliennes à Gaza ou l’assassinat d’Ahmed Yassine. A plusieurs reprises, le veto américain a laissé les mains libres à Tel Aviv pour coloniser la Cisjordanie et construire une barrière de séparation.
En décembre 2016, juste avant l’arrivée de Trump à la Maison Blanche, les Etats-Unis ne se sont pas opposés( abstention) à une résolution demandant à Israël de « cesser immédiatement et complétement toute activité de colonisation en territoire palestinien occupé, dont Jérusalem-Est ». Il était souligné que ces colonies « n’ont pas de valeur juridique » et sont « dangereuses pour la viabilité d’une sanction à deux Etats ». Pareil en ce qui concerne la libération de prisonniers, la protection des civils ou la condamnation de violences envers eux.
Netanyahou, qui était alors Premier ministre, a tout de suite assuré que son gouvernement ne se « conformera pas » à une décision « anti-israélienne , biaisée et honteuse ».
Ce n’était ni la première, ni la dernière fois que l’Etat hébreu ignorait l’ONU et les résolutions du Conseil de sécurité qui doivent obligatoirement être suivies d’effet. Aucune sanction n’a jamais été prise…
On avance que, cette fois, le président américain ne veut pas laisser les mains totalement libres à Israël et qu’il a enjoint Netanyahou à mettre fin à sa guerre avant la fin de l’année. Ou quoi ? Pour l’heure, cette « pression » américaine ressemble à un permis de tuer en allant plus vite et plus fort.
Même si l’on considère que le Hamas est plus terroriste que résistant et qu’en aucun cas il ne défend les Palestiniens, cela n’autorise pas à tuer des civils innocents. Netanyahou et les siens poursuivent leur but de vider leur « grand Israël » des Palestiniens ou d’en faire des citoyens de seconde zone et soumis. Ce n’est plus le droit de se défendre…