Depuis quelques semaines, la violence des bandes fait la une de l’actualité française. Des jeunes mineurs , le plus souvent habitant des quartiers défavorisés, qui se connaissent depuis l’école primaire et sont en difficulté, s’affrontent à l’arme blanche, à coups de batte de baseball ou de béquilles pour défendre un territoire, pour un regard qui n’a pas plu. Le ton monte d’abord sur les réseaux sociaux avec des vidéos provocatrices, des défis et c’est le rendez-vous, la bagarre. Trois morts entre le 22 et le 26 février en Essonne et en Seine-Saint-Denis, deux adolescents sérieusement blessés avant-hier à Champigny.
L’horreur est encore montée d’un cran hier après-midi à Argenteuil, dans le Val-d’Oise, où l’on a retrouvé une jeune fille de 14 ans noyée. Deux élèves de sa classe l’avaient battue puis jetée dans la Seine. C’est la mère de l’un d’eux qui a prévenu la police. Elle raconte que son fils de 15 ans et sa petite amie du même âge lui ont confié, vers 16 heures trente, avoir frappé. une élève de leur classe sur le quai de Saint-Denis, sous le viaduc de Gennevilliers. Selon leur récit, celle-ci serait alors tombée dans la Seine et probablement morte. La mère s’est immédiatement rendue sur place, a retrouvé un gant avec une mèche de cheveux et, à son retour, a averti les autorités tout en précisant que les deux adolescents avaient disparu.
A 21 heures, le corps de la victime est découvert, il porte des traces de coups sur le visage et à la tête. Une demi-heure plus tard, les parents de la victime se présentent au commissariat d’Argenteuil pour signaler la disparition de leur fille. A deux heures du matin, le garçon et sa petite amie sont interpellés chez un de leurs amis et placés en garde à vue. Le parquet de Pontoise a ouvert une enquête pour assassinat. Les trois adolescents étaient inconnus de la justice.
Il semble que les trois ados étaient amis avant de se disputer et, selon sa mère, la jeune noyée était harcelée sur les réseaux sociaux. L’un des deux adolescents interpellés est même soupçonné d’avoir piraté le compte Snapchat de la jeune fille pour exposer des contenus intimes, photos ou vidéos. Selon une source au sein de l’Éducation nationale contactée par France info, la mère de la victime avait effectué le mois dernier un signalement pour harcèlement auprès de la direction de son établissement scolaire, le lycée professionnel privé Cognacq Jay, qui lui avait alors conseillé de porter plainte. D’ailleurs, un conseil de discipline autour du conflit entre ces adolescents devait avoir lieu aujourd’hui.Cet après-midi vers 17 heures, une bagarre a opposé une cinquantaine de jeunes devant le lycée La Fontaine dans un arrondissement de Paris. Quatre ont été blessés dont un par arme blanche. Il s’agirait d’un règlement de comptes entre bandes rivales. Un jeune a été interpellé.
L’an dernier, selon le ministère de l’Intérieur, on a comptabilisé 357 affrontements contre 288 en 2019 et 74 bandes « actives » sont identifiées dont 70 en région parisienne. Préoccupé par cette violence, le Premier ministre va tenir à Matignon une réunion interministérielle. Il refuse que cette violence soit impunie. Un plan gouvernemental est déjà en préparation. Il devrait être connu fin avril et mêlera mesures sécuritaires et préventives