Un mort à Tel Aviv lors d’une attaque de drones revendiquée par les Houthis suivie d’une riposte menée à près de 2 000 kilomètres. Au moins six victimes, des dépôts pétroliers en feu et des questions inquiètes :a-t-on atteint un point de non-retour, sommes-nous à un nouveau tournant dans ce conflit multi-fronts ? Les déclarations se font de plus en plus guerrières. Les Houthis, solidaires des Palestiniens, promettent une réponse « inévitable et énorme ». Benjamin Netanyahu, critiqué pour ne pas avoir assuré la sécurité, affirme que « nous nous défendrons par tous les moyens. Quiconque nous attaquera paiera un lourd tribut pour son agression ». Ira-t-il plus loin pour montrer qu’il est bien le « rempart » comme il aime le dire ? Il en parlera, sans doute mardi, avec Joe Biden qui le soutient contre les Houthis.
D’ailleurs, l’opération militaire sur le port stratégique de Hodeida a été menée en collaboration avec les Etats-Unis. Des cibles militaires ont été visées, mais aussi des infrastructures civiles. Plus que de riposter, il s’agissait de « casser » les moyens des Houthis qui contrôlent la mer Rouge et prennent une dimension régionale.
Jusqu’où ira l’escalade ? Le danger principal d’extension du conflit reste sur le front nord de plus en plus enflammé. Une « nouvelle phase dangereuse » note le Hezbollah qui prend cependant garde de ne pas provoquer une guerre ouverte qui plongerait le Liban dans le chaos.
Les Houthis, réputés pires qu’ Al Qaïda et dont la guerre a provoqué quelque 400 000 morts depuis dix ans et une énorme crise humanitaire, continueront autant que possible leurs actions contre les juifs qu’ils détestent, aidés par les Iraniens mais aussi discrètement par les Chinois et les Russes . Cependant, les « parrains » des deux camps ne veulent pas d’un conflit élargi. Joe Biden, qui sait que « Bibi » aimerait l’entraîner dans des opérations directes contre l’Iran, lui dira lors de leur entretien. Et Téhéran sait qu’il ne pourrait pas résister à des assauts israélo-américains qui mettraient à mal leur statut de puissance régionale.
Si la tension est montée, le point de rupture ne semble donc pas atteint. Cela dit, il est urgent de faire entendre raison à Israël, à Gaza et en Cisjordanie.