« On tuera tous ceux qui nous attaquent » ont toujours affirmé Netanyahu, Galant et autres responsables israéliens. Une vengeance qui n’en finit pas, même aux dépens de la vie des otages. En assassinant le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh et le « bras droit » du chef du Hezbollah, Fouad Chokr, l’Etat hébreu a montré une nouvelle fois qu’il était prêt à tout et changé la donne régionale. L’inquiétude grandit encore.
Le guide suprême iranien, l’ayatollah Khamenei promet « un châtiment sévère » comme le Hamas qui affirme que « cet acte lâche ne restera pas impuni ». Voir un invité officiel tué dans sa capitale constitue, en effet, une humiliation terrible pour l’Iran et prouve sa vulnérabilité. Impossible de ne pas réagir. Pareil pour le Hezbollah au Liban.
Jusqu’où peut mener de nouveau cycle de vengeance ? Israël qui sait qu’il paiera un prix élevé pour ses deux « coups d’éclat » a prévenu : « Nous ne voulons pas la guerre, mais nous sommes prêts ».
Alors, escalade générale, explosive ou actions fortes mais finalement symboliques ? L’Iran, incapable d’assurer sa propre sécurité, ne souhaite toujours pas un conflit élargi qui le mettrait en danger. Une nouvelle fois, il choisirait d’agir par l’intermédiaire de ses proxys, y compris peut-être en Irak en poussant ses milices à attaquer les bases américaines. Le principal danger vient du Hezbollah qui n’est pas totalement aux ordres de Téhéran. Une pluie de missiles pourrait être fatale…
En Israël et dans le monde, certaines voix pensent que le Premier ministre Netanyahu est déterminé à porter cette guerre au Liban, à combattre sur deux fronts, et peut-être plus si les Houthis se mettent dans la partie. Il serait prêt à sacrifier les otages – la seule carte qui reste à Sinouar- pour assurer « sa » victoire qui lui permettrait de retarder, voire d’éviter le moment où il se retrouvera devant les juges.
L’Américain Blinken veut croire que le cessez-le feu est toujours possible et appelle à la prudence car les représailles ne sont pas la bonne voie à suivre. Elles sont cependant inévitables. On aimerait, sans y croire, que le Conseil de sécurité de l’ONU hausse le ton pour faire taire les armes et Netanyahu dont un des ministres, Amichai Eliyahou, s’est réjoui de ce raid sur Téhéran qui a permis de « nettoyer le monde de cette saleté ». Et Israël parle de sa guerre « morale »…