Au vu de l’entourage du Président, on pourrait penser que Kais Saied a vraiment la côte avec les femmes. Une épouse, Ichraf Saied, qui fait l’unanimité par son élégance, une Cheffe de cabinet, Nadia Akacha, que l’on sait « homme à tout faire » du Président, une désormais Cheffe du gouvernement qui aura le rôle de soldat fidèle du chef de l’Etat, et enfin une future adversaire à la voix tonitruante si élections anticipées survenaient en la personne de Madame Abir Moussi.
Mais est-ce là une volonté personnelle à visée politique évidente de s’entourer de femmes, ou Kaïs Saïed a-t-il un « je ne sais quoi » qui le rend simplement irrésistible à la gent féminine ?
Avant d’être un séducteur auprès de ces dames, il est surtout le « séduit » par celles-ci , de ce qu’elles ambitionnent pour lui comme son épouse –magistrate toujours en fonction– qui a su tisser une toile solide de soutiens au sein de la caste des magistrats, ou madame Akacha, fin stratège devenue bras exécutif du Président de la république. Mais la femme n’a pas que le rôle d’âme sœur politique, elle est aussi l’avenir politique de Kaïs SAied.
Quand on veut être populaire en Tunisie, on doit s’inscrire dans la continuité de la vision politique qu’avait feu Bourguiba pour le pays. Et comme l’homme a marqué l’histoire du monde arabe par les droits qu’il a octroyés à la femme, et qu’en plus ça coûte moins cher que de poser des questions telles que :
– Comment créer de l’emploi en Tunisie ?
– Comment repenser la culture et sa place, au sein du gouvernement et de la société?
– comment redonner à l’enseignement du niveau et de la confiance ?
– comment moderniser et optimiser les transports ?
Des chantiers colossaux initié par Bourguiba et dont les acquis qui y ont été réalisés se sont effrités avec la politique beaucoup plus libérale de Ben Ali.
Une femme cheffe du gouvernement semblait être la réponse idéale à un peuple en mal de son « exception tunisienne » et une belle manière de couper l’herbe sous les pieds de ses détracteurs comme nos voisins du Maghreb et de l’Europe. D’une pierre deux coups.
Et dans un sursaut de fierté d’homme amouraché et au terme d’élimination de la crédibilité politique des partis, dont notamment Ennahdha, et sous la forme d’un accord tacite involontaire avec le PDL, Kais Saied a désigné son adversaire future en la personne de Abir Moussi, qui d’après les sondages, est encore la seule à pouvoir lui résister. Elle sera sa « mégère apprivoisée ».
Et cet amoureux transi de la femme tunisienne au pouvoir, trouve une réciprocité au sein de la société tunisienne. Oui, Kais Saied a un réel pouvoir attractif sur la gent féminine : il semble former un couple solide avec son épouse, fidèle on lui connaît pas de maîtresse ou d’histoires du genre, intègre, l’homme n’a pas de penchants outre que son travail, un travail- professeur de droit constitutionnel- dont on discute ni l’autorité ni la noblesse dans la société tunisienne et qui lui a probablement valu de remporter les élections présidentiels par ce un vote que nous pensions « plus sage et raisonnable ».
Un homme éloquent, quoique difficilement compréhensible et peut-être un peu trop hâbleur.
Kais Saied, que la femme tunisienne apprécie pour son paternalisme, promet à la veuve et à l’orphelin une lutte acharnée contre la corruption qui torpille depuis des décennies la société tunisienne. Comme Robin des bois, il promet de prendre aux riches et de redonner aux pauvres. Il promet de sauver les enfants du péril migratoire, de la délinquance. Et surtout il trouvera du travail pour tous ces jeunes au chômage et au désespoir.
Or cette femme tunisienne, pourrait bientôt ne plus plus prêter une oreillle attentive à la sérénade présidentielle. Et poser les questions brûlantes suivantes:
Comment nourrir ses enfants si il n’y a pas de travail pour son époux ou elle même ?
Comment remplir son frigo dans un pays où le taux d’inflation atteint des sommets ?
Comment garantir une instruction à ses enfants si elle n’a pas les moyens de leur éducation scolaire ?
Le couffin de la ménagère a besoin de prix abordables et ce, immédiatement. Pas de « paroles, paroles », au risque d’étouffer très rapidement cette passion féminine pour Kais Saied.