Il s’agit d’un « moment de vérité » pour l’accord de Paris, avait proclamé le président de la COP29 , lors de son discours d’ouverture à Bakou. Ce dimanche, à la fin des débats, les pays en développement et les écologistes déploraient un moment de déception. Depuis l’accord de Paris, en 2015, qui prévoyait de contenir d’ici à 2100 le réchauffement climatique bien en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels et de poursuivre les efforts pour limiter la hausse des températures à 1,5°C, les COP successives ont fait peu de progrès et buté sur le problème du financement.
Toujours la même question : qui va payer et combien ? En 2009, à Copenhague, les pays du Nord s’étaient engagés à mobiliser 100 milliards de dollars par an pour aider les pays en développement. Il a fallu plus de douze ans pour y arriver !
A Bakou, les pays du Sud, les pays les plus vulnérables réclamaient 1 300 milliards annuels et le but fixé était d’arriver à 1 000 milliards. Les pays, obligés de contribuer, l’Union européenne, les Etats-Unis, le Canada, l’Australie, le Japon et la Nouvelle-Zélande rechignaient. L’Europe, en difficulté budgétaire et sujette à des remous politiques insistait pour que l’Arabie Saoudite, les pays du Golfe, la Chine et Singapour le rejoignent. Refus et, finalement un accord à 300 milliards et une invitation, non obligatoire, aux « nouveaux riches ». 300 milliards pour que les pays en développement s’adaptent aux inondations, canicules, sécheresse et investissent dans les énergies renouvelables.
« Dérisoire », « lamentablement faible », « pas ambitieux » critiquent les pays les plus pauvres et le groupe des insulaires. « Les pays développés veulent que nous respections le seuil de + 1,5 °C de réchauffement, mais s’opposent à ce que les pays en développement aient les moyens de baisser leurs émissions », constate Diego Pacheco, à la tête de la délégation bolivienne.
Si la France juge que les résultats ne sont « pas à la hauteur des enjeux », la présidente de la Commission européenne salue l’avènement d’ « une nouvelle ère » pour la finance climatique et le président américain se félicite d’un « grand pas en avant ».
« Aucun pays n’ a obtenu ce qu’il voulait et nous quittons Bakou avec une montagne de travail à accomplir » a conclu Simon Stiell, chef de l’ONU climat. Certes, mais l’Arabie Saoudite a empêché l’adoption d’un accord sur la sortie des énergies fossiles et l’Azerbaïdjan a fait voter un texte qui reconnaît que les combustibles de transition – son gaz naturel- facilitent la transition énergétique…
Cette COP décevante n’était pas terminée que tous les regards étaient déjà tournés vers Belém qui accueillera la prochaine en 2025. La ministre brésilienne de l’Environnement qui la présidera déclarait que « Bakou a été une expérience douloureuse » et se montrait optimiste, même si le président américain s’appellera Trump, l’homme qui considère que la montée des eaux “fera plus de propriétés en bord de mer”.