La France va mal, très mal : c’est le sentiment que l’on peut avoir en lisant ou écoutant les médias hexagonaux. Chacun y va de son constat, de son grief : l’école est en crise, les hôpitaux en danger, les services publics fonctionnent mal, la sécurité n’est plus assurée, la criminalité et le narco trafic augmentent, la justice est défaillante, la démocratie est en crise. Et la France est fauchée, surendettée.
Le gouvernement est conscient du problème et a annoncé un effort budgétaire de 40 milliards d’euros. Ce matin, après la tenue d’un « comité d’alerte sur le budget », dénomination qui souligne l’urgence, le Premier ministre, derrière un pupitre sur lequel on pouvait lire « la vérité permet d’agir », s’est efforcé, graphiques à l’appui, de démontrer que le moment était grave, que la situation « intolérable menaçait « la survie du pays ». De la pédagogie pour convaincre.
François Bayrou a lancé un appel à tous les Français afin qu’ils prennent conscience : « rien n’est possible sans leur soutien » et leur « soutien viendra de leur pleine information ». Il a énuméré les maux français :pas assez de moyens, de ressources, de production, trop d’importations, de déficit commercial, pas assez de travail des jeunes et des seniors, trop dé dépenses publiques et de prélèvements, une dette énorme, plus de 3 300 milliards, soit 50 000 euros par Français…
Pour redresser le pays, il décline « quatre grandes orientations » l’« indépendance en matière de sécurité et de défense » de la France avec « un effort de quelque 3 milliards supplémentaires » ; « le refus du surendettement » en maintenant « l’objectif d’un retour aux 3 % de déficit en 2029 » ; « la refondation de l’action publique » et le besoin de « vitalité économique », via l’investissement industriel, technologique ou encore la simplification administrative.
Ces orientations et la manière de trouver ces 40 milliards vont être discutées avec tous les partenaires pour que « les grands choix soient proposés avant les vacances, avant le 14 juillet ». François Bayrou se veut “optimiste”, mais les Français restent sans doute sur leur faim car ce qui les intéresse est moins le diagnostic qu’ils connaissent que les remèdes qu’ils redoutent. La préparation du budget sera un « cauchemar » avait déjà prédit la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas.
Pas de nouveaux impôts, pas d’augmentation des prélèvements, mais où trouver l’argent ? En travaillant plus, en réduisant les dépenses sociales, en touchant aux retraites… La CGT s’est déjà montrée très critique en souhaitant une hausse des impôts des plus riches… Il faudra forcément des compromis, des concessions et les oppositions, de l’extrême gauche à l’extrême droite envisagent le dépôt de motions de censure. “Nous ne laisserons pas passer des mesures contre les Français” a averti Marine Le Pen. Bayrou tiendra-t-il ?
Premières réponses en juin lors d’un nouveau « comité d’alerte ».