Après ses visites dans plusieurs capitales européennes, Volodymyr Zelensky a donc présenté à l’UE et à l’Otan son mystérieux « plan pour la victoire » que l’on peut résumer en une formule : comment mettre l’Ukraine en position de force avant de négocier ? Ou comment contraindre la Russie à la paix ?
En fait, ce plan ressemble fort à une liste de course un peu plus détaillée que celle que le président ukrainien soumet depuis plus de deux ans à ses alliés bien trop lents à réagir, selon lui. Jamais, ils ne lui ont fourni les moyens de gagner sur le terrain, seulement les armes pour ne pas perdre.
Pour que son plan fonctionne, il a besoin de la certitude de voir son pays rejoindre l’Otan, « même plus tard ». De quoi faire réfléchir Poutine. Il demande le renforcement de sa défense, la possibilité de porter la guerre vers le territoire russe, c’est-à-dire le droit de frapper en profondeur, le développement du potentiel stratégique et économique de l’Ukraine et surtout le déploiement d’un ensemble complet de moyens de dissuasion non nucléaire afin de décourager toute nouvelle agression russe. Une annexe secrète précise quels seraient ces moyens.
Même pas peur a répondu Moscou par la voix de Dmitri Peskov : « le seul plan de paix qui puisse être, c’est la compréhension par le régime de Kiev que sa politique est sans perspective et qu’il est nécessaire de se réveiller ».
La mise en œuvre de ce plan ou le « réveil », ce ne sera pas pour cette année. Si les forces russes continuent d’engranger des succès dans le Donbass, si les ukrainiennes perdent du terrain en Russie dans la région de Koursk, l’hiver qui arrive va geler le front. L’année décisive serait donc 2025. Hier à Berlin, Biden, Macron, Scholz et Starmer se sont engagés à « continuer de soutenir l’Ukraine pour garantir une paix juste et durable, fondée sur le droit international, y compris la Charte des Nations unies, ainsi que sur le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale ». Le G7 réuni aujourd’hui à Naples est sur la même ligne. Mais la présidentielle américaine pourrait changer la donne.
Donald Trump considère que Biden est responsable de cette guerre que Zelensky n’aurait jamais dû commencer. Et, pas en mal des fake news, il ajoute : « Je pense que Zelensky est l’un des meilleurs vendeurs que j’ai jamais vus. Chaque fois qu’il vient, nous lui donnons 100 milliards de dollars. Qui d’autre a reçu autant d’argent dans l’histoire? Il n’y en a jamais eu. »
« L’Ukraine, notez-le bien, n’est plus l’Ukraine », a affirmé l’ancien président, dans une discussion avec Patrick Bet-David, un homme d’affaires qui diffuse une émission en ligne baptisée PBD Podcast. « Chaque ville est pratiquement rasée. Tous ces magnifiques dômes dorés sont à terre, réduits en miettes », a poursuivi Donald Trump, précisant à propos de Volodymyr Zelensky : « Cela ne signifie pas que je ne veux pas l’aider, car j’ai de la peine pour ces gens ». Bien sûr, il ferait la paix en 24 heures car il est respecté au plan international…
Autre « game changer » possible : l’arrivée de milliers de combattants nord-coréens. 12 000 sont annoncés, 1 500 seraient déjà dans la région de Vladivostok. La Russie de Poutine n’est pas isolée. Elle va bien…