Trêve pour l’Aïd el Fitr, retrait du sud de la bande de Gaza, préparatifs d’une opération à Rafah et d’une autre au Liban contre le Hezbollah, efforts diplomatiques, pressions américaines accrues, menaces… Depuis quelques jours et surtout depuis cette attaque israélienne, lundi dernier, contre un bâtiment attenant à l’ambassade iranienne à Damas au cours de laquelle le général Zahedi des Gardiens de la révolution a été tué, les déclarations et rumeurs se multiplient, n’arrivant pas à percer un flou profond.
On espère et on doute à la fois, guettant les moindres signes, notamment pour entrevoir la riposte de Téhéran au coup porté par Tel Aviv. Israël sera « giflé », promet le guide suprême Khamenei repris en chœur par tous les tenants du régime des ayatollahs qui se gardent bien de préciser comment. Ce n’est pas la première fois que les Iraniens annoncent des représailles, mais elles n’ont jamais vraiment eu lieu. Des petits coups pour dire « on a réagi » et passer à autre chose. Téhéran peut laisser ses « proxys » mener quelques actions, mais aujourd’hui, comme par le passé, le souci principal est d’éviter un engagement direct contre son ennemi hébreu qui risquerait d’entraîner une confrontation avec les Etats-Unis. Et cela, la théocratie iranienne n’en veut pas, sachant qu’elle n’en sortirait pas gagnante, que ses ambitions seraient anéanties. Au rang de ces dernières, la confirmation de son statut de puissance régionale et la possession de l’arme nucléaire. Elle l’aura tôt ou tard à moins d’une escalade menant à un conflit plus large.
Rien n’est sûr, une erreur fatale reste possible, mais il est improbable que Téhéran aille trop loin. Le Hezbollah ne bougera pas trop non plus mais une attaque de Tsahal pourrait changer la donne. Pour Netanyahou et ses extrémistes de droite, la guerre est synonyme de maintien au pouvoir. On est à « un pas de la victoire » se félicite « Bibi » mais cette dernière ne saurait être acquise si le Hezbollah n’est pas très affaibli. D’ailleurs, le mot de « victoire » n’est pas juste en ce sens que le Hamas n’est pas vaincu, que son idéologie demeurera d’autant que depuis le 7 octobre, la haine est semée…
Alors trêve ou bombes ? Israël refuse de mettre fin à sa guerre. Le Hamas, lui qui n’a comme « atout » que les otages, n’accepte pas de les libérer sans de solides garanties. Et l’on en revient à ces déclarations, pressions et menaces. Au flou qui assombrira la joie, la célébration de l’Aïd.