En sortant du cinéma, le cinéphile est encore secoué, il a même le souffle coupé tant le rythme du film est effréné. Condensé d’adrénaline, c’est un spectacle visuel et sonore total qui vient de lui être offert. Le cinéaste Alex Garland vient en effet de nous donner à voir non pas la fin du monde, mais la fin d’un monde, en l’occurrence celle des Etats-Unis d’Amérique en proie à une guerre civile ou plutôt à la seconde guerre de sécession.
Pensé durant la période du covid, « Civil war » a su capter l’air du temps et évoque tour à tour les événements du Capitole et les émeutes de Charlottesville (dont il est d’ailleurs fait mention dans le film) qui ont opposé en 2017 suprématistes blancs et antifas. L’histoire de « Civil war » est celle de quatre journalistes qui entreprennent un voyage de New-York à Washington (l’on pense ici au genre typiquement hollywoodien du road-movie) dans une Amérique ravagée par la violence, une Amérique apocalyptique. Le président des Etats-Unis qui effectue son troisième mandat vit retranché dans son bunker de la maison blanche alors que les armées de Californie et du Texas liguées sous une bannière à deux étoiles, avancent inexorablement.
Les Etats-désunis
« Civil war » est film d’horreur et film de guerre à la fois qui comprend de nombreuses scènes qui marquent durablement l’esprit. Alex Garland n’est pas un nouveau venu, c’est un auteur britannique qui a collaboré à de nombreuses reprises avec son compatriote Danny Boyle. Ce dernier a adapté sur grand écran « The beach » le livre à succès d’Alex Garland avec Léonardo Dicaprio dans le rôle principal. Et Alex Garland a signé les scénarios de « 28 jours plus tard » et « 28 semaines plus tard » (seul le 1er opus est réalisé par Danny Boyle). Ces deux films évoquant une Angleterre envahie par les zombies sont devenus cultes.
Biberonné au cinéma de genre, Alex Garland rend hommage au film de zombies, remplacés ici par des sympathisants de Trump. Jusqu’à présent, « Civil war » est le meilleur film de l’année 2024.