L’Allemagne est bien embêtée et, pour s’en sortir, a lancé un appel à l’aide à Taïwan. C’est le ministre de l’Économie, Peter Altmaïer, qui le révèle. Pourquoi? Dans notre monde de plus en plus connecté, de la montre au four, du chauffage à la voiture, les indispensables composants électroniques commencent à manquer. Et les producteurs de puces, qui ont du mal à suivre la demande, privilégient les fabricants de smartphones et de consoles de jeu dont les ventes ont explosé pour cause de covid, d’isolement et qui commandent plus que les constructeurs automobiles. Et qui sont prêts à payer davantage car leurs marges sont bien moins serrées que dans la construction automobile.
Aux Etats-Unis, au Mexique, au Canada, en Chine, au Japon et bien sûr en Allemagne, les chaînes de production tournent au ralenti. Et ce bien que les ventes de voitures sont en chute dans le monde entier. Tous les équipementiers sont concernés. En un an, il faut plus de 5 milliards de microprocesseurs pour nos voitures…
Berlin espère que Taïwan aidera à résoudre la pénurie mondiale. Sollicitée de toutes parts, l’Île déclare que c’est pour elle « une « priorité ». En Allemagne, l’affaire est plus que grave. Que va devenir sa production automobile, sa grand fierté, sa source de richesse pour laquelle Angela Merkel a tremblé quand Trump menaçait de la taxer et qui explique pourquoi elle est plus accommodante que ses partenaires à l’égard de la Russie ou de la Chine. Une étude allemande publiée hier indique que Volkswagen, Daimler et BMW ont vendu 14,16 millions de véhicules dans le monde en 2020, dont 5,4 millions ont été écoulés sur le marché chinois, soit 38,2 % du total. Des ventes en constante augmentation.
Pour réduire la dépendance vis-à-vis des fournisseurs asiatiques, Berlin envisage d’augmenter le soutien de l’État allemand pour faire grandir les capacités de production de semi-conducteurs en Allemagne et en Europe.
Selon les spécialistes, « les goulets d’étranglement de l’industrie des semi-conducteurs devraient se poursuivre en 2021 »